5 mars > Roman France

C’est un roman de saison, ambiance feutrée et humide, mélancolie modianesque (l’écrivain est l’un des protagonistes indirects de l’histoire) et bons sentiments. Une lecture qui fait du bien d’autant que le héros est un libraire, et la littérature au centre de l’intrigue.

Un soir, donc, une femme se fait attaquer devant son immeuble, voler son sac et bousculer sévèrement. Comme elle n’a plus son code ni tous ses esprits, elle va passer une nuit à l’hôtel d’en face, où elle est prise d’un malaise. Suivront coma et hôpital durant une semaine.

Un peu plus tard, Laurent, un libraire divorcé, père d’une Chloé de 15 ans, retrouve le sac, abandonné par l’agresseur, et le rapporte chez lui. Plus d’argent ni de papiers mais des indices plus subtils. Un parfum, un porte-clefs orné de hiéroglyphes, un carnet rouge où l’on se confie en toute intimité, un exemplaire d’Accident nocturne de Modiano, dédicacé à une certaine Laure, et un ticket de pressing.

Pris au jeu, séduit par l’inconnue, Laurent va se lancer dans un jeu de piste, pour l’identifier et la retrouver. Modiano est mis à contribution. La rencontre est amusante, mais l’écrivain ne connaît pas le nom de sa lectrice. Frédéric Pichier, un autre auteur, déchiffre les hiéroglyphes : Laure Valadier. Le ticket de pressing va compléter le puzzle, et le libraire se glisser dans la vie de Laure, avec la complicité involontaire de son collègue et ami William, qui va la voir chaque jour à l’hôpital. Elle travaille dans un atelier de dorure. Elle est veuve, vit seule avec un chat, Belphégor.

Il faudra que Laure sorte de son coma, apprenne à son tour, par bribes, l’existence de Laurent, "inventeur" de son sac, pour que le lecteur commence à croire à la possibilité d’une histoire d’amour entre ces deux personnages faits l’un pour l’autre. Mais y parviendront-ils ?

Depuis le succès du Chapeau de Mitterrand (Flammarion, 2012), un large public connaît le talent d’Antoine Laurain et sa capacité à inventer des intrigues subtilement tarabiscotées. La femme au carnet rouge poursuit dans la même veine, le romantisme en plus. J.-C. P.

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