Foire de Londres

Foire de Londres : les scouts valorisent la fiction française

L’Olympia Hall, où la manifestation s’est tenue pour la première fois cette année. - Photo Fabrice Piault

Foire de Londres : les scouts valorisent la fiction française

Depuis le succès de Joël Dicker, la littérature française attire les éditeurs étrangers, qui se dotent de correspondants en France pour ne pas rater les prochains "hot books", qu’ils achètent avant même la parution.

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Par Anne-Laure Walter
avec Créé le 19.04.2015 à 18h42

Un peu perdu dans les allées de l’Olympia Hall où la Foire de Londres vient d’emménager après neuf ans à Earls Court, Manuel Carcassonne n’en revient pas. Au premier jour de la foire, qui s’est tenue du 14 au 16 avril, le patron de Stock a déjà vendu aux Pays-Bas et en Italie à Rizzoli le prochain roman d’Isabelle Autissier, Soudains, seuls, qui ne paraîtra en France que le 6 mai. "J’ai l’impression que les scouts ont une influence plus grande qu’avant car, avec l’accélération des marchés, la masse de manuscrits envoyés dans les maisons et le fait qu’il y a moins de lecteurs du français chez nos confrères étrangers, ces interlocuteurs ont un poids grandissant." Les scouts français, correspondants locaux d’un éditeur étranger qui repèrent les phénomènes éditoriaux, parviennent depuis quelques années à favoriser les achats avant parution, ce qui se faisait jusqu’alors surtout pour les livres américains. "Il y a eu un avant et un après-Joël Dicker dans le regard que les étrangers portent sur le marché français", reconnaît Valentine Spinelli, une scout qui travaille depuis cinq ans pour Cristina De Stefano. La vérité sur l’affaire Harry Quebert a été un succès international et a fait découvrir aux éditeurs étrangers que les auteurs français savaient raconter des histoires. D’autres romans ont profité de cette tendance, ceux de Romain Puértolas, Jean-Paul Didierlaurent… tous des premiers textes. "Les éditeurs étrangers ont de plus en plus besoin de nous pour pointer les premiers frémissements", constate Koukla Maclehose, scout depuis vingt-huit ans. "Pour un éditeur étranger qui veut se positionner sur un livre qui chauffe, il vaut mieux avoir un scout car l’activité est très concentrée et tout bouge très vite", poursuit Valentine Spinelli. Et, de fait, le livre qui a suscité le plus d’"alertes" pendant cette foire est Je suis là de Clélie Avit, premier roman à paraître le 27 mai chez Lattès. Dix pays se sont portés acquéreurs et 15 éditeurs américains étaient sur les rangs. Cet emballement pour un livre est parfois un peu gonflé par le système des scouts, mais c’est ainsi que fonctionne le marché anglo-saxon depuis toujours. L’aspect positif, c’est que "la France ne peut plus être considérée comme un marché secondaire", constate Catherine Farin, scout pour Fischer Verlag. Après une dizaine d’années sans correspondant en France, l’éditeur littéraire allemand vient en effet de reprendre un scout. De Londres, Anne-Laure Walter

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