Avant-critique Roman noir

Déroute à Beyrouth. Beyrouth, 13 avril 1975 : les armes hurlent et crachent contre une église chrétienne et un bus palestinien. Elles ne se tairont plus jamais. Dans la fertile plaine de la Bekaa ne germeront plus que mort, misère et désolation. C'en est fini de la terre phénicienne où depuis des siècles vivaient en harmonie des dizaines de communautés distinctes et fraternelles. La « Suisse du Moyen-Orient » s'éloigne et la guerre s'impose comme unique moyen de communication. La diplomatie tente de survivre mais le dialogue entre la France et le Liban s'embourbe dans les conflits d'intérêts et d'ambitions. Là intervient Frédéric Paulin, ses méticuleux dossiers sous le bras. Après la Trilogie Benlazar, le voici de retour pour un autre projet colossal autour d'un demi-siècle de martyre libanais. Ce premier volet se concentre sur la période 1975-1983, soit le début des hostilités, l'ère des frères Gemayel, l'avènement du couple Chirac/Mitterrand et le saut dans l'obscurantisme de toute une partie du monde. Entre barbouzerie et stratégie, entre sang et larmes, le romanesque émerge d'un travail journalistique ultra-documenté pour faire de Nul ennemi comme un frère une somme abondante et érudite. Bringuebalés par des courants contraires, l'avocat Michel Nada, le diplomate Philippe Kellermann et le capitaine Dixneuf naviguent à vue dans la tourmente, chacun englué pour divers motifs dans une pétaudière dont Frédéric Paulin tire chaque fil pour en démêler les raisons et les déraisons. S'y plonger est ardu mais vite captivant.

Frédéric Paulin
Nul ennemi comme un frère
Agullo éditions
Tirage: 15 000 ex.
Prix: 23,50 € ; 472 p.
ISBN: 9782382461136

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