L'écrivain et éditeur chez Gallimard Richard Millet a été convoqué par le directeur des ressources humaines de Madrigall pour un entretien préalable à son licenciement, révèle le magazine Le Point dans une enquête parue jeudi 3 mars. Une information que le DRH Sébastien Abgrall a confirmée à Livres Hebdo.

En cause, selon le magazine, un texte publié dans La revue littéraire (Léo Scheer) où il attaque les écrivains qu'il trouve surcotés, et notamment Maylis de Kerangal édité par Verticales (marque de Gallimard). Il moque dans cet article "son éditeur". 

Une pétition de 119 écrivains contre Richard Millet

Ecrivain reconnu, auteur d'une cinquantaine de livres, Richard Millet, 63 ans, a été l'éditeur des Bienveillantes de Jonathan Littell, prix Goncourt 2006, et de L'art français de la guerre d'Alexis Jenni, prix Goncourt 2011. En 2012, il avait démissionné du comité de lecture de Gallimard mais continuait de s'occuper des auteurs dont il avait la charge,  depuis son domicile, sans se rendre dans les locaux rue Gaston-Gallimard.

Cette décision faisait suite à la violente polémique déclenchée par l'essai de Richard Millet intitué Langue fantôme suivi de Eloge littéraire d'Anders Breivik, publié aux éditions Pierre-Guillaume de Roux. A la suite de ce texte sur le terroriste norvégien, auteur des attentats d'Utoya en 2012, l'écrivaine Annie Ernaux avait publié une tribune dans Le Monde intitulée "Le pamphlet de Richard Millet déshonore la littérature" et signée par 119 écrivains dont Maylis de Kerangal.