Manifestation grand public, le Salon du Livre de Genève a aussi accueilli la 6ème édition des Assises de l’édition les 23 et 24 mars avec des rencontres et des tables rondes dédiés au professionnels .
Vincent Montagne a inauguré la session, ouverte en partenariat avec Livres Hebdo. Le président du Syndicat National de l’Edition (SNE), s’est inquiété de « la fragilité de la liberté de création et de publication éditoriale ». Devant plusieurs dizaines de professionnels du secteur, le patron de Media Participations, 4ème groupe d’édition français, a exhorté les organisations internationales « à ne pas se laisser contourner par les GAFA » (Google, Apple, Facebook, Amazon, ndlr). « Il faut que l’Union Internationale des Éditeurs (UIE, ndlr) comprenne le combat toujours renouvelé pour la liberté de création éditoriale et cela passe par des outils internationaux qu’il faut défendre », a-t-il poursuivi. La tentation d’ostraciser celui qui ne pense pas la même chose est une réalité que nous devons combattre en permanence ».
Le libraire, influenceur le plus prescripteur
Dans l’après-midi du jeudi, deux ateliers ont été consacrés à la création de nouveaux labels et la digitalisation du marketing dans l’édition. Willy Gardett, directeur digital et innovation du groupe Editis, a présenté la plateforme Sharee, un outil de communication B to B to C qui propose aux libraires des contenus sur les ouvrages édités par les maisons du groupe, à poster sur les réseaux sociaux. « Nous avons lancé cet outil en septembre car nous sommes persuadés que quel que soit le support, c’est le libraire l’influenceur le plus prescripteur de livres », a partagé Willy Gardett. La plateforme propose des contenus adaptés à tous les réseaux sociaux, sauf Tiktok.
Rageot éditeur, lui, a apprivoisé TikTok l’an dernier et a présenté un retour d’expérience. Murielle Couëslan, la directrice de la maison d’édition du groupe Hachette, accompagnée d’Alicia Loiseau, la jeune community manager, a présenté sa stratégie sur le réseau en vogue chez les 13-25 ans : régularité, créativité et incarnation sont les piliers d’une bonne communication sur Tiktok. Conclusion de ces échanges : les maisons incertaines à l’idée de se lancer sur ce réseau ont intérêt à miser sur de jeunes collaborateurs. Ils auraient en effet naturellement les codes pour investir booktok, communauté de lecteurs sur Tiktok, dont l’impact est autant immaitrisable que prescripteur auprès de la nouvelle génération.