22 mars > Littérature Grande-Bretagne > Rudyard Kipling

Déjà éditeur, dans la collection "Bouquins", de trois volumes d’Œuvres de Rudyard Kipling (1865-1936), François Rivière propose aujourd’hui un recueil de ses chroniques, reportages, textes consacrés au voyage. Ils courent de 1887, lorsqu’il était encore journaliste au Pioneer d’Ahmedabad, pour le compte duquel il sillonnait l’Inde (il est né à Bombay), jusqu’au texte d’un essai lu par l’auteur devant la Royal Geographical Society de Londres, le 17 février 1914, soit juste avant le déluge guerrier qui l’a marqué.

Dans ce texte, passé en français sous le beau titre Le parfum des voyages, Kipling, modeste, ne prétend pas "avoir immensément voyagé", mais revendique sa subjectivité, ses impressions, ses rencontres, et, prophétique, annonce l’ère, toute proche, "où les distances les plus formidables seront réduites aux limites d’un voyage d’une semaine". Un rétrécissement de la planète, et de l’imaginaire, que l’on peut déplorer, mais que nous vivons chaque jour.

Alors, se plonger dans les pérégrinations "rétro" de Kipling, en Inde, au Japon ou aux Etats-Unis, où cet Anglo-Indien marié à une Américaine finit par s’acclimater, peut faire du bien, constituer un antidote, une pause dans une modernité parfois pesante. Son bavardage, léger, persifleur, son goût journalistique pour les anecdotes, ou l’exagération, par exemple : "la désolation d’Amber dépasse la solitude terrestre ou maritime", tout cela est unique, charmant, so british.
J.-C. P.

09.03 2018

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