Goffette, Pancrazi, de Sinéty reviennent de Russie

Le Transsibérien des écrivains

Goffette, Pancrazi, de Sinéty reviennent de Russie

Du 28 mai au 14 juin 2010, 15 écrivains français ont traversé la Russie à bord du transsibérien, allant à la rencontre des lecteurs russes. Témoignages et bilan.

avec ag Créé le 22.01.2014 à 15h39

Une quinzaine d'écrivains français, parmi lesquels Jean Echenoz, Mathias Enard, Guy Goffette, Jean-Noël Pancrazi ou Olivier Rolin, ont pris place le 28 mai dernier à bord du légendaire Transsibérien, pour un périple de 16 jours à travers la Russie. Ce voyage, organisé par Cultures France en partenariat avec l'agence fédérale russe pour la presse et les médias, était l'un des principaux événements littéraires prévus dans le cadre de l'année croisée France-Russie 2010. A chacune des 8 étapes de cette longue traversée, les auteurs français sont allés à la rencontre du public russe dans les universités, les librairies et les Alliances françaises. De retour en France, que retiennent-ils de ce voyage exceptionnel ?

« Je retiens mille choses de ce voyage à travers la Russie. Beaucoup d'impressions encore floues, quelques images fortes propres à illustrer des réalités qui dépassent l'imagination, comme la vastitude, l'immensité de la terre russe, la variété des peuples qui l'habitent et qu'unit d'un bout du territoire à l'autre une même langue : le russe, l'accueil direct et chaleureux des gens simples rencontrés sur les quais, dans les villes traversées, la beauté de celles-ci, plus ou moins orientales comme Nijni-Novgorod ou Irkoutsk. Enfin, l'infini respect des Russes pour les écrivains, pour le livre », raconte Guy Goffette.

Pour ce qui concerne la réception de la littérature française contemporaine, l'écrivain se montre plus réservé : «?Il me semble, qu'à l'exception de quelques "vedettes", la littérature française d'aujourd'hui est moins connue en Russie que ne l'est en France la littérature russe d'aujourd'hui, mais j'espère me tromper. »

Jean-Noël Pancrazi se dit quant à lui « très impressionné par le train, et par l'immensité des paysages de Russie ». Des rencontres avec les lecteurs russes, il retient « des échanges très fournis avec des gens très attachés à l'image de leur pays, mais aussi très respectueux de la littérature française, et parlant souvent un français remarquable. »

Paul de Sinéty, qui a mis sur pied ce projet de voyage, insiste de son côté sur l'hétérogénéité du public russe. Dès qu'on s'éloigne des grandes villes universitaires de la Russie occidentale, explique-t-il, « on découvre des lecteurs plus conservateurs, généralement hostiles à la modernité en littérature, et qui ne voient pas d'un très bon oeil le style adopté par les écrivains russe post-soviétiques. Cette modernité littéraire est souvent interprétée, du point de vue politique, comme l'effet d'influences venues d'occident, et nuisibles au patrimoine culturel russe. »

En écho à ce voyage, France Culture a commandé une série de textes à cinq écrivains : Olivier Rolin, Jean Echenoz, Mathias Enard, Maylis de Kerangal et Sylvie Germain. Présentés sous forme de journal de voyage, les textes seront diffusés quotidiennement à l'antenne en semaine pendant l'été à partir du 26 juillet de 13h30 à 14h00.

Deux livres ont été publiés spécialement pour l'événement : une édition bilingue de la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, de Blaise Cendrars (Samokat) et Moscou Vladivostok 2010 - Ecrivains français en Russie, une anthologie de textes des écrivains du Train publiée par Fluid. Les deux ouvrages ont été distribués gratuitement par les réseau des Alliances françaises de Russie.

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