Le Salon du livre de Paris reste l'un des rendez-vous favoris des politiques et nombre d'entre eux avaient fait le déplacement cette année : on a pu y croiser Bertrand Delanoë, Marie-Christine Blandin, Jean-Louis Debré ou encore François Bayrou.

Dimanche après-midi, pendant que Jean-Luc Mélenchon reprenait la Bastille, François Hollande achevait une longue visite dominicale porte de Versailles. Le candidat socialiste à la présidentielle a en effet passé une partie de la journée à visiter les stands d'éditeurs et à se faire prendre en photo avec les visiteurs.

Accueilli vers 11 h 30 par Christine de Mazières, déléguée générale, et Antoine Gallimard, président du du Syndicat national de l'édition, François Hollande a commencé sa visite par le stand de la région Ile-de-France où il a été reçu par Serge Guérin et Vincent Monadé, respectivement président et directeur du Motif.

Après avoir récupéré des badges « Cette année, la princesse va voter ! » et « La littérature, c'est maintenant », il a ensuite parcouru les allées du Salon accompagné d'Aurélie Filippetti, responsable de la culture dans son équipe de campagne.

La culture a été « abandonnée pendant ces cinq ans »

Assurant son soutien au livre « outil de la connaissance, de la transmission, de l'émotion », il a regretté que ce dernier soit « menacé par l'évolution technologique et le numérique » et que la culture ait été « abandonnée, oubliée pendant ces cinq ans », en faisant allusion au fait que le président de la République, Nicolas Sarkozy, n'ait jamais mis les pieds au Salon du livre. Il s'est également exprimé sur la question de hausse de la TVA et a regretté « une fiscalité peu favorable au livre », produit « d'une décision malheureuse du candidat sortant ».

François Hollande s'est aussi adressé aux librairies et aux bibliothèques : « Je tiens aussi à apporter mon soutien aux libraires. Il n'y a pas de lecture s'il n'y a pas de libraires. Nous devons aussi promouvoir la lecture publique. De ce point de vue, le réseau des bibliothèques et des médiathèques est un atout considérable. » Il s'est aussi longuement attardé sur le stand de la SGDL, affirmant l'importance qu'il attache à la protection du droit d'auteur.

"Des règles qui permettent de préserver le livre en tant que produit culturel de première importance."

Après un déjeuner chaleureux et studieux avec les éditeurs, auxquels s'étaient joints, à l'invitation du SNE, quelques libraires, dont le président du SLF, Matthieu de Montchalin, et plusieurs écrivains comme Annie Ernaux, Emmanuel Carrère, Daniel Pennac et Noëlle Châtelet, le candidat s'est prêté au jeu des dédicaces sur le stand de Robert Laffont où il a signé son livre paru en février, Changer de destin.

Il a achevé son marathon le soir même avec un grand discours sur la culture au Cirque d'hiver où il a annoncé qu'il favoriserait "toutes les initiatives qui permettent de fédérer le secteur du livre — il y est prêt : éditeurs, libraires, auteurs — pour que sur des questions aussi importantes, là encore, que les transports, les plates-formes d'achat, les bases de données, l'innovation, il y ait des règles qui permettent de préserver le livre en tant que produit culturel de première importance." Il a aussi déclaré qu'il défendrait les librairies : "ces libraires qui assurent non seulement la distribution des livres, mais aussi les conseils, l'animation autour du livre — puissent être partout présents sur le territoire. Ils sont menacés, et ils ont été encore affectés par la hausse de la TVA de 5,5 % à 7 % sur le livre. Cette mesure sera abrogée, et la TVA reviendra à 5,5 %."