Avec Quelques mois dans ma vie (Flammarion), Michel Houellebecq signe sans surprise cette semaine son retour dans les meilleures ventes. Sorti le 24 mai, l'essai de 112 pages et tiré par Flammarion à 45 000 exemplaires entre pourtant timidement en 17e position du top 20, une performance plutôt timorée après les lancements spectaculaires de ses derniers ouvrages.
L'écrivain star s'est pourtant astreint à une importante tournée médiatique, revenant sur les plateaux télé après des années d'absence (La Grande Librairie, Quotidien) ou faisant la une de plusieurs publications, comme celle du JDD Magazine, qui s'est intéressé, à grand coups de portraits de l'écrivain conçus avec des programmes d'intelligence artificielle, à la construction de la « marque Houellebecq ».
« L'objet d'un documentaire animalier »
Si l'auteur est coutumier des polémiques, ces derniers mois ont été tellement chargés en la matière que la rédaction de cet essai, dont le lancement a été annoncé il y a trois semaines seulement, s'est imposée à lui. « Pour la première fois dans ma vie, je me sentis traité, absolument, comme l'objet d'un documentaire animalier », écrit l'intéressé en quatrième de couverture.
Entre récit d'une « descente aux enfers » et mea culpa, l'écrivain s'y justifie d'abord sur ses « sempiternelles chamailleries avec les musulmans » et ses tensions avec la Grande Mosquée de Paris à la suite d'un entretien avec Michel Onfray dans la revue Front populaire. « Je suis indéniablement le premier coupable, il transpire de certaines de mes phrases une agressivité que je ne ressens jamais en pratique », écrit Houellebecq. Surtout, les trois quarts de l'essai sont consacrés à sa très commentée participation à un film pornographique. De manière longue et confuse, il explique avoir été piégé par un trio hollandais (« le cafard, la vipère et la truie ») en signant un contrat alors qu'il était « ivre et sous anxiolytiques ».
Autre film, autre genre, l'auteur sera cette année aussi à l'affiche du film Dans la peau de Blanche Houellebecq de Guillaume Nicloux. Michel Houellebecq y donnera la réplique à Blanche Gardin, avec laquelle « les divergences politiques ne constituent nullement un obstacle à la sympathie ».