Nick Flynn n'avait laissé personne indifférent avec un premier livre au titre choc : Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie (Gallimard, 2006, repris en Folio). L'Américain y brossait le portrait terrible de son père, Jonathan, un ancien chauffeur de taxi qui avait mal tourné, braqué une banque, fini dans la rue avant d'atterrir au Pine Street Inn, le plus grand asile de SDF de Boston. Né en 1960 dans le Massachusetts, tour à tour électricien, marin et éducateur, Nick Flynn raconte ici comment il a traversé des temps obscurs. Son nouvel opus, Contes à rebours, se compose d'une série de courts chapitres qui passent d'une époque à l'autre.
Naguère poète itinérant dans les écoles, Flynn évoque son intérêt pour les films de zombies, pour sa fille à naître. Le temps où son coeur balançait entre deux femmes, avant qu'il ne se décide pour celle prénommée Inez. Il parle à nouveau de sa mère, suicidée à 42 ans d'une balle en plein coeur. De son père, qui avait fait de la prison avant de se retrouver à la rue. Le 11 septembre 2001, notre homme se trouvait parmi une "foule d'inconnus dans un magasin d'électroménager de Broadway, à regarder tomber la première tour sur une rangée de téléviseurs".
Quelques années plus tard, il découvre, grâce à des photographies, l'existence de la prison iraquienne d'Abou Ghraib et des actes qui y ont été commis. S'en prend à un ouvrage prônant la torture et à son auteur, croisé à une cérémonie du Pen Club. A chaque fois, Nick Flynn regarde toujours les autres et le monde qui l'entoure avec une belle humanité.