Plus de 80 éditeurs indépendants et aspirants à la création d’une maison ont répondu à l’invitation de l’association Fontaine O Livres, le 8 novembre à la médiathèque Françoise-Sagan (Paris, 18e), pour aborder la question du financement des maisons d’édition. Face aux représentants du CNL, de la Drac Ile-de-France, de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (Ifcic) et du Service livre de la région, les éditeurs ont souligné tout l’enjeu d’adapter les aides à leur réalité de production. Bien que l’édition représente actuellement 32 % des aides versées par le CNL (35 % en incluant les éditeurs de revues), les gérants des petites structures évoquent l’inadaptation des rythmes des commissions par rapport à leur pratique. "Quand on doit attendre une commission, souvent le livre est déjà paru", explique Marc Wiltz de Magellan & Cie. "On ne peut pas toujours prévoir les projets sur deux ans comme les plus gros éditeurs, on doit être réactif", rapportent les gérants des éditions du Pacifique. Depuis mars 2017, le CNL propose une nouvelle subvention pour la promotion des auteurs et des publications, avec un dossier "moins contraignant" selon Philippe Bouchon, chargé de l’expertise économique pour les aides aux entreprises d’édition et aux librairies francophones à l’étranger. Cette subvention soutient l’organisation ou la participation à des manifestations associant la librairie indépendante. Elle supporte également les coûts de supports de communication et les projets destinés à mutualiser les actions de plusieurs éditeurs. Une manière pour le CNL de diversifier les aides allouées et d’encourager les échanges interprofessionnels pour le secteur. "Le lien direct avec les libraires doit être développé et ne peut être remplacé", insiste Philippe Bouchon devant une assemblée d’éditeurs attentifs. Dans la même tendance, l’Ifcic, établissement de crédit pour les industries culturelles, travaille sur la possibilité d’un prêt direct pour les maisons d’édition qui serait ouvert d’ici à la fin de l’année. "Avec un dispositif de prêt à moyen terme, on va avoir une vision de l’évolution de la maison sur 4-5 ans et sortir de la vision projet par projet", précise le directeur Sébastien Saunier.
Léopoldine Leblanc