Enquête

Intrigues sous la Coupole

Intrigues sous la Coupole

Au terme d’une enquête quai de Conti, Daniel Garcia ouvre les coulisses de l’Académie française et de l’Institut, dévoilant les dessous des élections, le patrimoine immobilier et la fabrication délocalisée de l’habit vert.

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Par Anne-Laure Walter
Créé le 07.02.2014 à 11h49 ,
Mis à jour le 14.02.2014 à 11h25

Saviez-vous que l’habit vert des académiciens coûte 35 000 euros, mais qu’un tailleur des armées en propose un honorable pour 15 000 euros et que, pour 5 000 euros, vous pouvez en avoir un, certes un peu brillant, tout droit arrivé de Bombay ? Ce type de préoccupation ne concerne que les élus de l’Académie française, mais Coupole et dépendances vous propose un pas-à-pas pour y entrer. Cette enquête documentée, que signe le journaliste indépendant et collaborateur de Livres Hebdo Daniel Garcia, est publiée le 13 février aux éditions du Moment. Elle révèle, outre une foule de détails insolites sur l’Académie française et plus largement sur l’Institut de France (qui regroupe les cinq Académies), des informations inédites sur ses fonds et leur utilisation, montrant comment l’affaire Woerth-Bettencourt s’invite dans l’histoire de la construction de l’auditorium de l’Institut. En effet, à partir d’un imposant travail d’enquête sur le patrimoine immobilier de l’institution, l’auteur montre l’amateurisme dans la gestion de sa fortune, qu’un banquier estime à près d’un milliard.

Daniel Garcia détaille les multiples prix remis par les académies (des prix littéraires aux bourses pour familles nombreuses), ainsi que les manœuvres des candidats à un fauteuil. Il s’attarde sur l’élection de François Weyergans, depuis les origines de l’histoire qu’il situe en 1986 lors de la rencontre entre Léo Scheer, Nathalie Rheims (fille de l’académicien Maurice Rheims dont Weyergans aura le fauteuil) et Jean-Luc Delarue, jusqu’à l’épilogue qu’il place en novembre 2013 avec l’élection blanche qui a opposé Claude Durand et Didier van Cauwelaert. Au milieu, le Goncourt de 2005, promis à Michel Houellebecq pour La possibilité d’une île (Fayard), mais qui couronna in extremis le roman de Weyergans Trois jours chez ma mère (Grasset). Le fonctionnement du Dictionnaire de l’Académie française est aussi décortiqué, présentant ce service qui répond aux questions que les Français se posent sur leur langue et qui a reçu plus de 5 500 mails en 2013. La plupart concernent des questions de grammaire, mais il y a aussi des demandes plus insolites, comme ce collectionneur de robinets en laiton qui déplore l’absence de mot pour nommer sa passion.

Anne-Laure Walter

 

 

Daniel Garcia, Coupole et dépendances : les secrets bien gardés de l’Académie française, éditions du Moment. ISBN : 978-2-35417-264-0. A paraître le 13 février.

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