Son parcours
C’est à partir du moment où il est devenu chroniqueur littéraire pour le quotidien L’Alsace, en 1997, que des propositions lui ont été faites. Jacques Lindecker a créé, et anime toujours, le café littéraire de la Ville de Mulhouse, quasi mensuel, depuis une vingtaine d’années. Durant la même période, il a animé des entretiens au Forum du livre de Saint-Louis, dont il est le conseiller littéraire depuis trois ans. Il intervient aussi à Quais du polar à Lyon, à Colmar et à Strasbourg, entre autres.
Sa conception du métier
"Je suis un passeur. Découvrir, transmettre, partager, voilà ce qui m’anime. Je reste toujours surpris que des gens, de plus en plus nombreux, prennent sur leur temps libre pour venir écouter des auteurs. Je tiens à ce qu’ils repartent plus "riches" de quelque chose. Ce "quelque chose" n’a rien à voir avec une somme de connaissances, mais réellement avec de l’humain, de l’émotion. Une rencontre, au sens plein du terme. De fait, il m’arrive parfois de bousculer gentiment des auteurs quand je considère qu’ils ne sortent pas de la routine d’un argumentaire répété de rencontre en rencontre, et qui perd toute saveur, toute force, toute humanité."
Quelques souvenirs marquants
"Les meilleurs souvenirs sont liés à des "sorties de route", quand l’auteur se découvre, s’abandonne et est heureux de le faire. Je me souviens ainsi d’un entretien avec Jean d’Ormesson : je m’étais fixé comme défi de le faire sortir de son numéro de jonglage, au demeurant brillantissime, de citations… et j’y suis parvenu, pour un moment unique, réellement émouvant. Une petite larme a même été versée, et il s’est levé pour m’étreindre et me remercier. Le pire souvenir ? Quant, à la création d’une nouvelle manifestation littéraire à Mulhouse, il y a quelques années, on m’a dit, après m’avoir expliqué pourquoi on tenait tant à moi (sic), qu’il n’y avait aucune raison de me rétribuer puisque "ça" n’était pas un vrai métier. Humiliant. Et totalement faux, tous les amateurs de rencontres littéraires peuvent en témoigner."