Depuis deux ans, Jean-Paul Capitani cumule, en septembre, deux rentrées en même temps. La première, littéraire, qu’il orchestre en tant que directeur du développement du groupe Actes Sud, et la seconde, scolaire, dont il s’occupe au titre de directeur de l’école du Domaine du possible. L’établissement privé alternatif qu’il a créé en 2015 à Arles avec sa femme Françoise Nyssen, présidente de la maison arlésienne, est "presque un projet éditorial à part entière", estime l’éditeur. L’école, qui porte d’ailleurs le même nom qu’une collection de la maison, s’inscrit en effet dans le prolongement de la philosophie d’Actes Sud et tente d’insuffler à une centaine d’enfants - du CP à la terminale - une solide confiance en eux, autant que l’ouverture à la nature, l’art ou la lecture. Une mission tellement essentielle pour Jean-Paul Capitani qu’il ne la conçoit pas comme un travail, bien qu’elle l’occupe quotidiennement. "Si vous appelez "travail" le fait de faire ce qui me plaît et me semble important, alors oui, j’ai beaucoup de travail !" s’amuse-t-il. Cet engagement personnel fait aussi écho à la disparition de leur fils, "un enfant différent". "L’école n’a pas pu résoudre ses problèmes d’apprentissage", indique pudiquement le couple sur le site de l’établissement. "Cette initiative qu’on porte depuis longtemps est très imbriquée dans nos vies professionnelles, et pas seulement, explique Françoise Nyssen, nous ne sommes pas seulement des imprimeurs de livres, mais aussi des citoyens à part entière !". P. L.