Décès

L’Homme de radio, par ailleurs comédien et écrivain, José Artur est mort ce samedi 24 janvier à l’âge de 87 ans. Animateur de la légendaire émission radiophonique « Pop Club » durant 40 ans (1965-2005, France Inter), il avait marqué les auditeurs par sa voix au timbre si reconnaissable et par son mélange de nonchalance et de curiosité. Il avait d’ailleurs retracé cette épopée nocturne dans Micro de nuit (Stock, 1974), aujourd’hui épuisé.

Les éditions Radio France, dans la collection « Les grandes heures INA-Radio France » s’apprêtent à publier Flirtissimo : les heures coquines de la radio en disque compact le 6 février, compilation des meilleurs moments de son émission « Flirtissimo », qui traitait de sexualité et de relations amoureuses. Dans la même collection, on peut trouver en librairie Le Pop club : José Artur reçoit Georges Brassens, sorti en novembre dernier.

José Artur a écrit une douzaine de livres très variés tels le Dictionnaire de pensées humoristiques : adages, aphorismes, apophtegmes, dictons, épigraphes, maximes, pensées, préceptes, proverbes, réflexion, répliques, sentences et autres insolences (Le Cherche midi, 2013) et J’ose en rire, ouvrage sur l’humour sous toutes ses formes (Le Cherche midi, 2011), ses deux publications les plus récentes.

Certains ouvrages ne sont plus disponibles comme son livre-confessions Parlons de moi y'a que ça qui m'intéresse (Robert Laffont, 1988), Au plaisir des autres (Michel Lafon, 2009), Impertinences, insolences, vacheries, et autres traits d'esprit (Le Pré-aux-Clercs, 2006), Le Fouquet’s, légendes du siècle, préfacé par Eric Orsenna (Le Cherche midi, 1999) ou encore Sketches en stock, co-écrit avec Brigitte Kernel (Presses de la cité, 1988).

José Artur a aussi posé son nom sur de nombreux livres en les préfaçant.

Un pilier de France Inter

Né le 20 mai 1927 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), José Artur, d'origine bretonne et d’éducation catholique, était un enfant indiscipliné, un adolescent blagueur, un homme allergique au sérieux, citant La Bruyère : « Il faut rire avant d'être heureux ». Il quitte l’école à 17 ans, au moment de la Libération de Paris. Il rêve d’être comédien. C’est en rencontrant François Périer, dont il devient le secrétaire particulier à 19 ans, qu’il fait son entrée dans le milieu mondain parisien. Acteur, il est à l’affiche de pièces de boulevards entre 1948 et 1959, dont une participation au Kean de Jean-Paul Sartre, mis en scène par Pierre Brasseur. Au cinéma, il tourne pour René Clément, Costa-Gavras, puis pour des amis comme Jean-Michel Ribes, Jean Yanne, Claude Lelouch. Des seconds-rôles peu marquants. En 1994, il incarne un marchand de journaux dans Tombés du ciel de Philippe Loiret, son dernier rôle.

Ce pilier de France Inter a commencé sa carrière radiophonique dans la tranche matinale au début des années 60. Le 4 octobre 1965, il créé l’insolent « Pop Club » qu’il enregistre dans des lieux à la mode, du Fouquet’s au Drugstore Publicis. Il y invite artistes, intellectuels, journalistes et revendique l’éclectisme de ses choix. Jusqu’en 2007, il créé d’autres émissions : « Qu’il est doux de ne rien faire », « Avec ou sans sucre », « Table ouverte »   « Au niveau du vécu », « C’est pas dramatique », « Inoxydable » et son ultime série, « C’est pas croyable ». Il collabore ensuite avec Stéphane Bern, héritier assez évident.
 

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