Cinq femmes, quatre enfants, près de quarante jobs différents tout au long de sa vie, Charlie Barnes, 68 ans, surnommé « Steady boy » (« garçon constant »...) a eu une existence qui n'a rien d'un long fleuve tranquille. Qu'importent pourtant les échecs, sentimentaux, familiaux ou professionnels, il veut croire que la partie n'est pas finie. Tout de même, en cette année 2008 de grande récession et de crise des subprimes, le cancer du pancréas dont cet éternel outsider se croit désormais atteint porte un rude coup à sa croyance en l'éternelle seconde chance dans la vie d'un Américain... Pendu à son téléphone, Charlie s'imagine faire son dernier tour de piste. Les apparences sont contre lui, mais il n'en est pourtant rien. Aidé par son fils préféré, notre homme va trouver au cœur de ce marasme sa véritable vocation, où l'esprit de sacrifice, l'altruisme et l'amour auront leur mot à dire. À travers les errances et mésaventures de son héros à la pâle figure, les lecteurs français retrouveront avec un plaisir non dissimulé l'énergie romanesque et l'humour de Joshua Ferris, découverts avec Open space (Denoël, 2007) puis Le pied mécanique et Se lever à nouveau de bonne heure (Lattès, 2011 et 2015).

Ferris prouve s'il en était besoin qu'il n'est de bon moraliste qui ne soit d'abord un satiriste accompli, et l'on s'amuse autant que l'on s'émeut des tours et détours de ce pauvre Charlie Barnes, fils d'une Amérique qui a beaucoup promis et peu tenu.