Il est le directeur général des éditions Michelin, l’ex-directeur général du Festival du livre de Paris, mais aussi… un ancien du Scuf, le Sporting club universitaire de France, où il a été licencié 20 ans. Pendant près de deux décennies, Jean-Baptiste Passé a pratiqué le rugby activement avant de mettre cette passion en parenthèses pour se concentrer sur ses activités de libraire. Pour autant, son appétence pour le sport ne s’est pas arrêtée là : fan de running, il participe au Paris-Versailles tous les ans et a fait deux marathons.
Livres Hebdo : Quels sports pratiquez-vous et depuis combien de temps ?
J’ai 20 ans de rugby à mon actif, ce sport a occupé une place très importante dans ma vie et il m’a forgé. J’ai arrêté de pratiquer en club à partir de 2016 en raison de l’incompatibilité avec mon métier de libraire, mais j’ai remplacé ça par la course à pied, beaucoup de crossfit, et de la boxe. Je faisais du sport entre midi et deux à l’époque où j’étais directeur général du Festival du livre de Paris, et j’ai fait deux marathons, un en 2017 et un autre en 2019. Je reprendrai sans doute le rugby un jour, car j’en ai beaucoup rêvé, longtemps après la cessation de mes activités.
À quelle fréquence en faites-vous aujourd’hui ?
Je fais sept minutes de gainage tous les matins et j’ai une séance de coaching tous les mardis. J’encourage également mes employés à pratiquer, et je souhaite leur faciliter l’accès aux disciplines sportives. Je cours le Paris-Versailles tous les ans, c’est un challenge sympathique. La pratique est indissociable de la compétition, et se confronter à la réalité d’un chronomètre est un exercice enrichissant, sans avoir besoin de vouloir devenir champion. Le sport est une leçon d’humilité, et pour cela, il faut passer par la lecture froide de sa performance.
Quelle place occupe le sport dans votre vie professionnelle ?
Il faudrait pouvoir concilier les 30 minutes de lecture par jour avec les 30 minutes de sport prônées par le gouvernement, car sport et littérature peuvent faire très bon ménage. J’ai par exemple un souvenir très ému de Courir de Jean Echenoz (Minuit), que j’ai lu en préparant mon marathon en 2019. C’est un ouvrage désopilant, porté par une analyse psychologique et physiologique d’une grande finesse. C’est exaltant, et il encapsulait ce que j’allais vivre. L’écriture permet d’intellectualiser la dimension corporelle du sport.
Que vous inspirent ces Jeux olympiques à Paris ?
De l’ambivalence. Je suis partagé entre la magie qui en émane et l’impatience de suivre les épreuves, à la télévision, car je n’ai pas eu de billets pour le présentiel. Sur le plan pratique, c’est un peu plus chaotique, il va être difficile de s’aventurer dans Paris, la vie quotidienne des parisiens va en être altérée. Mais j’ai beaucoup d’admiration pour les athlètes, ils dédient leur vie à une discipline sportive, au goût de l’effort, ça me bouleverse. J’attends beaucoup le rugby et le handball français, mais ce qui est assez formidable avec ce type de compétitions, c’est qu’on peut s’intéresser même aux sports avec lequel on a peu d’affinités d’habitude.