Alors que la série est terminée depuis 2016, Naruto a été le manga le plus vendu en France en 2021, intégrant le Top 10 tous segments confondus avec son tome 1 (près de 275 000 exemplaires) – et ses tomes 2 et 3 figurent aussi dans le Top 50. De quoi faire entrevoir à Christel Hoolans, directrice générale de Kana, « le retour de l’âge d’or pour le manga ». Car outre l’appétence pour les récents blockbusters du rayon shônen (on retrouve dans le Top 50 Demon Slayer, chez Panini, et My Hero Academia et Jujutsu Kaisen chez Ki-oon), le manga n’est plus seulement le marché de nouveautés qu’il a longtemps été.
« Nous avons des bases très solides et un fonds en très grand forme : il a enregistré +50% en volumes de ventes par rapport à 2019, s’enthousiasme Christel Hoolans. Autre chiffre marquant : les ventes moyennes au titre de notre fonds bondissent de 37%, grâce principalement à Naruto, Boruto, Hunter x Hunter, Assassination Classroom et Death Note. Et ça, c’est nouveau. » Désormais, toutes les générations achètent du manga et cela profite aux classiques installés, surtout s’ils sont soutenus par une série animée. Kana a, avec Glénat, un des catalogues les plus riches du marché. Qu’il va faire fructifier, puisqu’une nouvelle édition de Naruto de belle qualité est annoncée pour le printemps, à l’occasion des 20 ans de la version française de la saga de Masashi Kishimoto.
Mais l’autre gros succès de Kana est plus surprenant et s’installe à mi-chemin du manga et de la BD européenne, dans la lignée de son Albator « made in France » : Goldorak, par Denis Bajram, Xavier Dorison, Brice Cossu et Alexis Sentenac, d’après l’univers de Go Nagai, se hisse à la 37e place des meilleures ventes. « C’est un projet qui a mis plus de dix ans à voir le jour, entre le moment où l’idée de la collection a germé et la sortie de l’album. Et son succès conforte notre démarche. Nous avons encore quelques pépites dans les cartons pour les années à venir. » Et cela commencera dès cette année, avec une histoire inédite de Saint Seiya.