Pendant six jours, sur le stand 1669 du New York Comic Con et au cours de signatures et de débats organisés dans la ville, les éditeurs membres - Casterman, Dargaud Delcourt, Dupuis, Futoropolis, Gallimard BD, Glénat, Le Lombard, Rue de Sèvres et Soleil - se sont lancés à l'assaut de la Grosse Pomme, avec l'objectif de montrer la diversité de la création francophone au public américain et de promouvoir les traductions. Un "défi de taille", selon Jean Paciulli, directeur général de Glénat et nouveau président de l'association, qui a remplacé en septembre Philippe Ostermann. "La BD franco-belge est concurrencée par deux monuments culturels, le manga à l'est et le comics à l'ouest. Mais sur 320 millions d'Américains, il y a forcément un public. Il suffit de trouver les bons réseaux", remarquait-il en marge d'une rencontre avec des éditeurs américains.
Une présence au New York Comic Con en sursis
Pour ce cru 2017, soutenu financièrement par le Bief et le CNL et coordonné avec les services culturels de l'ambassade de France à New York, huit auteurs et dessinateurs traduits en anglais ont fait le déplacement : Zep, venu présenter son premier album pour adultes (Une histoire d'hommes, Rue de Sèvres, A story of men, IDW), Pénélope Bagieu (California Dreamin, Gallimard BD et First Second), Brüno (Commando colonial, Dargaud), Alexis Sentenac (Siberia 56, Glénat et Insight Comics), Valérie Vernay (La mémoire de l'eau, Dupuis, Water Memory, Lion Forge) Mathieu Lauffray (Valerian, Dargaud) Patricia Lyfoung (La rose écarlate, Delcourt, The Scarlet Rose, Charmz) et Fabien Nury, qui a signé La mort de Staline (Dargaud), traduit chez Titan Comics (The Death of Stalin) en amont de la sortie du film d'Armando Iannuci, en janvier prochain.
Signatures et rencontres avec des lecteurs américains, lectures, débats avec des professeurs et sessions de dessins en live dans les locaux de la librairie francophone Albertine, les événements organisés pendant le French Comics Framed ont brassé un large public, français et américain. Mais le New York Comic Con, grand raout dédié à la pop culture organisé dans le vaste Javits Center, a moins convaincu la délégation française. "On est un peu noyés sous les licenses et le merchandising, et ce n'est peut-être pas l'endroit idéal pour le festival", remarquait Pauline Mermet, éditrice chez Dargaud venue pour "vendre des droits". Même constat du côté du président Jean Paciulli, selon qui le French Comics Framed gagnerait à s'appuyer sur un événement "plus en adéquation avec l'esprit de la création française". Unanimement salué, le déplacement de la French Comics Association au Congrès annuel de l'Association des bibliothécaires américains, en juin dernier à Chicago, pourrait servir de base à une nouvelle version du French Comics Framed.