Organisée à l'initiative du Groupement d'intérêt scientifique (GIS) Moyen-Orient et mondes musulmans, qui tient son premier Congrès du 6 au 9 juillet, cette exposition est également coproduite par l'Institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman au sein de l'EHESS. Elle se penche sur un sujet encore rarement étudié, explique Joëlle Garcia, responsable de la Mission action culturelle au sein de la Bulac : "Nous nous sommes rendu compte que la typographie était bien moins étudiée que la calligraphie dans le domaine des arts du livre. Les trois commissaires de l'exposition, qui appartiennent au Groupe de recherche sur les arts visuels du monde musulman, ont choisi de traiter ce sujet notamment par le biais de la création contemporaine."
Reza Abedini (Beyrouth), Nadine Chahine (Francfort), Naji El Mir ( Paris), Iman Raad (New York)... Le parcours de l'exposition propose de découvrir, au sein de la galerie du Pôle des langues et civilisations, le travail de dix artistes, graphistes et typographes contemporains représentatifs de la réflexion actuellement menée autour de la lettre arabe et de son graphisme.
Pour la première fois, la Bulac a également fait aménager spécialement ses salles de lecture par un scénographe et un graphiste : au rez-de-chaussée, cap sur les années 1970-1980 avec une série d'affiches utilisée aussi bien par les Etats que par les partis politiques au Maghreb et au Moyen-Orient, et mettant en relief une incroyable diversité typographique.
Au rez-de-jardin enfin, le parcours se fait plus historique puisqu'il raconte l'évolution de l'art de la lettre imprimée à partir du XVIe siècle et les débats qu'elle a pu susciter dans la société. Issues de la collection de livres rares de la Bulac, de nombreuses reproductions s'attachent ainsi à rendre compte des questions culturelles et religieuses soulevées avec la mécanisation de l'écriture de la langue arabe.
La Bulac, qui programme une action culturelle dense tout au long de l'année, devrait réinvestir prochainement les espaces de ses salles de lecture et continuer à mettre en valeur le fonds de la Bulac à travers une exposition sur les peuples Naxi.