20 août > Premier roman Irlande

Tout ce qui est solide se dissout dans l’air nous ramène en avril 1986. Plusieurs personnages se croisent ici. Yevgeni n’a pas encore 9 ans. Très doué pour le piano, il habite une ville où il faut se fondre dans la masse. Son père est mort en Afghanistan, sa mère travaille toute la journée dans une laverie et s’occupe ensuite du linge des voisins. Le gamin prend le métro pour aller chez sa tante Maria. Celle-ci a eu une histoire avec Grigory Ivanovich Brovkin. Un chirurgien en chef, âgé de 36 ans, spécialisé dans les soins cardiothoraciques, qui a été soldat. Voici aussi Artyon, 13 ans, qui a hâte d’aller chasser l’oie avec les hommes. Lui habite en Ukraine. A 10 kilomètres de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Là où, au niveau du réacteur numéro 4, démarre un incendie. Là où "neutrons et rayons gamma se déversent au dehors, fusent vers le ciel, sur la terre, les atomes se ruent sur d’autres atomes, inondent par vague tout un continent". L’état d’urgence est rapidement déclaré dans la région. Les pompiers qui interviennent sur les lieux finissent tous par vomir. On cherche à étouffer le réacteur en larguant par hélicoptère "de l’argile, du plomb, du borax et de la dolomite" afin de stabiliser la température. Tchernobyl, hélas, ne sera bientôt plus "qu’un souvenir, une ville fantôme, à l’abandon"… Pour ses débuts littéraires, Darragh McKeon a choisi de rouvrir une terrible page de l’histoire du siècle dernier. L’Irlandais, salué par Colum McCann et Colm Tóibín, le fait avec énormément de maîtrise et de finesse. Ce qui donne à son coup d’essai l’allure d’un opéra déchirant. Al. F.

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