9 JANVIER - ROMAN Brésil

Jô Soares est un conteur grinçant et drôle. Depuis Elémentaire, ma chère Sarah ! (Calmann-Lévy, 1997, repris au Livre de poche), l'animateur de télévision brésilien signe régulièrement d'alertes comédies policières. Après Meurtres à l'Académie (éditions des 2 Terres, 2008, repris au Livre de poche), où le commissaire Machado Machado avait fort à faire, le revoici en librairie avec Les yeux plus gros que le ventre.

Le lecteur remonte jusqu'en 1938, vers un Brésil en pleine dictature. Lorsque la radio annonce la disparition de trois jeunes femmes appartenant à des familles bien connues de la société carioca. Jô Soares décide d'entrée de jeu de révéler l'identité du coupable. Il s'agit d'un dénommé Charon, le riche et indépendant directeur des pompes funèbres Styx. Celui-ci a un sérieux problème avec les femmes grosses. Ce qui l'a d'abord amené à tuer sa mère, Odilia. Mère qu'il détestait et qui ne cessait de s'empiffrer.

Charon s'est ensuite lancé dans une "chasse aux grosses". Ses victimes, il les attire à lui avec des pâtisseries copieusement garnies de crème chantilly. Le bougre utilise un mouchoir imbibé de chloroforme afin de les embarquer dans son fourgon mortuaire. Avant de les conduire dans son entrepôt et de leur faire subir de terribles supplices.

L'enquête tombe entre les mains du commissaire Mello Noronha de la police métropolitaine de Rio. Un petit homme d'un mètre soixante toujours sautillant, qui déteste "la gastronomie en général et les sucreries en particulier". Noronha se voit proposer de l'aide par un étrange Portugais. Ami de Pessoa, Tobias Esteves est un ancien inspecteur de police qui a eu des soucis dans son pays. Exilé au Brésil en 1931, il s'est alors associé avec un de ses oncles et a développé une chaîne de pâtisseries appelée Régal de Lusitanie ! Il sera bien difficile de ne pas succomber à l'humour noir et ravageur des Yeux plus gros que le ventre, sucrerie littéraire que l'on dévore goulûment.

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