L'examen, lundi 5 mars par le tribunal de Paris, de la plainte pour contrefaçon déposée en février par Flammarion contre la maison d'édition belge La Cinquième Couche, qui a produit Katz, une bande dessinée anonyme reprenant sous une nouvelle forme le fameux Maus, d'Art Spiegelman, a été reporté d'une semaine.
Les deux protagonistes envisageraient un accord à l'amiable par lequel la maison belge, via son cofondateur et directeur Xavier Löwenthal, s'engagerait à la mise au pilon des exemplaires de Katz, édité aux formats papier et numérique, ou tout au moins à ne pas diffuser la BD.
Katz, qui a été présenté de manière officieuse lors du festival d'Angoulême fin janvier, mais dont la commercialisation d'abord annoncée en février a été repoussée en mars, est une reproduction des pages scannées de Maus, à la seule exception que les personnages, juifs, nazis, polonais et autres, ont tous été affublés de visages félins par un auteur soucieux de “corriger” l'oeuvre originale, c'est-à-dire de rétablir par l'attribution d'un même et unique visage à tous les personnages une certaine “égalité de représentation artistique”. Art Spiegelman n'a jamais été contacté pour ce projet, considéré comme une “contrefaçon avérée” par les éditions Flammarion.
“Ce n'est pas un camouflet infligé à Spiegelman, ni une attaque contre Maus, qui est un authentique chef-d'oeuvre, mais un acte libertaire”, assurait Xavier Löwenthal dans La libre Belgique début février. “C'est une vieille tradition d'utiliser le patrimoine artistique pour produire de nouvelles oeuvres. Ici, l'idée est de détourner une oeuvre en opérant une seule modification, pertinente, appliquée systématiquement.”