"Les autorités ne nous ont pas fourni une justification convaincante concernant les prolongations de l'assignation à résidence de Sharina", a déclaré son avocat Ivan Pavlov, rapporte The Guardian le jeudi 9 février. Son incarcération, prolongée jusqu'au 28 avril 2017, "a un effet néfaste sur sa santé, tout comme l'interdiction d'utiliser toute forme de communication", a-t-il précisé.
Prisonnière d'opinion
Natalia Sharina avait été placée en résidence surveillée dans un contexte de tensions entre l'Ukraine et la Russie. Le Comité d'enquête russe, chargé des principales affaires criminelles, affirmait qu'elle avait acquis des ouvrages "extrémistes" et "diffusait depuis 2011 auprès des lecteurs des livres de Dmytro Kortchinsky reconnus par la justice comme contenu extrémiste et dont l'utilisation est interdite" en Russie. L'homme politique ukrainien a notamment participé à la fondation du groupe ultranationaliste UNA-UNSO avant de créer un autre groupe radical baptisé Bratstvo (Fraternité). Il a pris part aux manifestations de Maïdan pendant l'hiver 2014 à Kiev, précipitant la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch.
Le 4 novembre 2016, Amnesty International avait lancé une campagne pour la libération de Natalia Sharina et déclarait dans un communiqué: "Elle est une prisonnière d'opinion et doit être libérée immédiatement et sans condition".