« Dans la vie, il y a des basculements nécessaires. » Le cancer ne fait pas partie de ceux qu'on choisit, mais il métamorphose durablement ceux qui en souffrent, ainsi que leur entourage. Il frappe annuellement 350 000 personnes en France et 2 millions de femmes dans le monde. Parmi elles, Isabelle Guyomarch, une wonder-woman dont la presse féminine raffole. Elle a tout, l'amour, la super carrière, deux filles et plein d'envies, mais une tumeur au sein vient tout chambouler. Le verdict est sans appel : un stade avancé nécessitant des opérations, la chimio, la radiothérapie et l'hormonothérapie. Or elles entraînent leur lot de souffrances, de solitude et de destruction. « Je lutte sans cesse contre le découragement », avoue l'auteure qui ne cache ni les doutes, ni les tabous sexuels, ni l'exclusion sociale. « La maladie révèle chacun d'entre nous. Elle tranche les liens ou les renforce. » Ainsi, elle modifie en profondeur ceux qui en sont atteints.

« Il y a en moi une femme qui n'existe plus. Elle avait les cheveux longs et bruns, elle était belle, insouciante, invulnérable. Le cancer l'a effacée. » Ou plutôt remplacée par une quinqua, bien dans sa peau et ses convictions. Dès le départ, Isabelle s'était fait une promesse : « Si je m'en sors, je ferai quelque chose de ce cancer. » Dotée d'une force intérieure admirable, cette patronne s'est toujours accrochée à son travail à la tête d'un groupe cosmétique, principalement composée de femmes. Une équipe qui a assisté à sa maladie et à son souhait de donner un nouveau visage aux malades. « Que dans les moments les plus douloureux de leurs traitements, les femmes puissent se dire qu'elles sont toujours femmes. Même sans seins, ni cheveux, ni ongles. Femmes malgré tout. » Voilà pourquoi cette usine atypique a lancé une marque de produits dermato-cosmétiques spécialement conçues pour elles. Cette aventure féminine rappelle que « la vie est précieuse, la beauté aussi».A travers sa renaissance, Isabelle Guyomarch démontre à quel point « le cancer n'est pas la fin de tout, mais le début d'autre chose». L'impossible n'existe pas. Ce témoignage, limpide et bouleversant, nous transmet une énergie contagieuse. On peut se surpasser à condition de ne pas oublier de rêver.