Susciter chez les libraires l'envie de se former, montrer que la formation est source de chiffre d'affaires supplémentaire et que les freins existant peuvent se lever. Tels étaient les enjeux du quatrième atelier des Rencontres nationales de la librairie qui s'est tenu dimanche après-midi à l'auditorium du Nouveau siècle devant un public studieux et nombreux.
Animée par Marion Baudouin, permanente de l'association régionale Libraires en Rhône-Alpes, la table ronde s'est déclinée autour de trois grands pôles :
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la formation initiale,
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la formation continue,
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la formation des créateurs et des repreneurs de librairie.
Pour ces trois axes, Guillaume Gandelot, président de l' INFL, dont le nouveau directeur, Bruno Fresne, vient d'être nommé, Laurent Semmin, chef du département information-communication option métiers du livre de l'IUT d'Aix-Marseille, Olivier Rouard, président du groupement Libraires ensemble, et Daniel Coÿne, membre du réseau Canal BD, ont présenté leurs différentes offres de formations.
En contrepoint, Frédérique Massot, qui dirige La Rose des vents à Dreux, a apporté son témoignage, précisant notamment que former des apprentis libraires était "source de grande richesse" et "ce qu'elle préfère" dans le métier. Donnant une sorte de guide méthodologique du maître d'apprentissage en librairie, Daniel Coÿne a souligné de son coté l'importance de redonner à la vente et au conseil ses lettres de noblesses.
Une habitude de vie
Les discussions ont également porté sur les freins inhérents à la formation continue en librairie, au premier rang desquels figurent le manque de temps et le coût. "Pour lever ces obstacles, il faut apprendre à frapper aux bonnes portes et à contacter les personnes ressources", a martelé Frédrique Massot, qui a fait de la formation "une habitude de vie" au sein de sa librairie.
S'agissant des repreneurs ou des créateurs de librairie, qui constituent un public varié et hétérogène, Guillaume Gandelot a préconisé d'articuler les dispositifs existants, tels la formation et l'accompagnement, tout en reconnaissant que l'offre nécessitait d'être "affinée afin notamment de conduire les nouveaux entrants à élaborer davantage leur projet".
Un parcours à promouvoir
Dressant les perspectives pour la formation des libraires, Marion Baudouin a ensuite évoqué la formation à distance, en cours de construction à l'INFL notamment pour les Dom et les Tom. Encore plus innovant, Laurent Semmin a signalé le travail de l'IUT d'Aix-Marseille autour d'une "librairie école", bâtie sur le modèle des écoles hôtelières, un projet encore au stade de la réflexion mais qui suscite déjà "des réaction très constrastées". Labelliser des librairies "ressources en formation" constitue également une autre piste de travail.
Interpellé par la salle sur la difficulté d'accéder aux formations spécifiques à la librairie, "mal balisées dans l'univers scolaire et universitaire", Guillaume Gandelot a reconnu que ce métier "reste trop peu connu à l'université et qu'il faut encore travailler pour qu'il reste attrayant".
En guise de conclusion, le président de l'INFL est revenu sur sa conviction que la réflexion autour de la formation doit être collective et que "la profession doit nourrir la formation."