Propriété du groupe Ducher placé en liquidation judiciaire le 23 septembre suite à 18 mois de redressement sans effet, l’institution carolomacérienne était menacée de fermeture si aucun repreneur ne se déclarait d’ici le 23 décembre.
Deux dossiers ont finalement été présentés au juge vendredi 5 décembre, qui a écarté la candidature d’un entrepreneur de l’habillement associé à la Fnac au profit du projet de Geneviève Lamour, qui assurait, selon Annie Lavaud, l’actuelle directrice de Rimbaud, "l’indépendance et la continuité de l’esprit de la librairie et de ce qu’en attendent ses clients. Il va aussi nous permettre de faire entrer Rimbaud dans le XXIe siècle."
Modernisation à tous les niveaux
Pour bâtir son dossier, Geneviève Lamour, déjà à la tête d’un magasin Bureau Center à Charleville-Mézières, s’est reposée sur une première mouture de reprise élaborée courant octobre par Annie Lavaud.
Tout en s’appuyant sur l’existant, son projet prévoit en priorité de "donner un coup de jeune à la librairie ”, inchangée depuis 15 ans. "Il faut qu’en entrant, les clients voient immédiatement qu’un changement s’est opéré”, annonce la future directrice, qui prendra officiellement ses fonctions le 29 décembre.
En 2015, l’agencement et la taille des rayons seront également entièrement repensés et une place sera faite au livre numérique et au matériel afférent. La librairie devrait donc se doter rapidement d’un site Internet. Des investissements qui portent l’acquisition de Ducher à "plusieurs centaines de milliers d’euros”, assure Geneviève Lamour.
Occupant 750 m2, Rimbaud est la seule librairie indépendante généraliste de Charleville-Mézières. Elle dégage un CA moyen de 2 millions d’euros, qui connaît toutefois une certaine érosion depuis quelques années, et emploie 16 salariés, dont 4 seront licenciés.
Avec la vente, à la fin septembre, de la papeterie de Nancy, il ne reste plus au groupe Ducher que la librairie-papeterie de Verdun. Faute de repreneur, celle-ci devrait fermer ses portes le 28 décembre, à l’issue de la procédure de liquidation. Une situation sur laquelle revient l’auteure Nathalie Bauer dans notre prochain numéro de Livres Hebdo, à paraître vendredi 12 décembre.