15 MARS - ROMAN France

Scénariste pour la télévision et le cinéma, Aurélien Molas s'est affirmé d'entrée de jeu comme un auteur de polars à suivre. Très remarqué, couronné par plusieurs prix littéraires (le prix Sang pour sang polar du premier roman policier, le prix Raisin noir, le prix Noir de noir des lycéens et le prix Polars pourpres découverte), La onzième plaie (Albin Michel, 2010, repris au Livre de poche) imposait la force narrative d'un jeune romancier capable de traiter des sujets sensibles sans grandiloquence. Le revoici en librairie avec un nouveau roman policier très différent dans son cadre, mais tout aussi convaincant.

Nous ne sommes cette fois plus à Paris, dans les sous-sols du métro. Le lecteur s'envole pour le Nigeria, un pays ravagé par des guerres de religions et du pétrole, avec un delta du Niger régulièrement pollué. Un missionnaire exténué y dirige l'orphelinat des Petits frères du peuple. Le père David est venu en Afrique pour servir l'Eglise tout autant que la Révolution socialiste. Il va se voir confier une petite fille prénommée Naïs, dont la mère a peur qu'elle ne soit tuée puisqu'on la prend pour une sorcière.

Trois ans plus tard, c'est Benjamin Dufrais qui se présente à la porte de l'orphelinat. Ancien médecin militaire, il a rejoint Médecins sans frontières. Pour ne pas s'effondrer physiquement et moralement, il prend de la cocaïne. Avec son chef de mission, Jacques Rougée, il tombe sur une étrange petite fille, avant que des mercenaires du Mend, Movement for the Emancipation of the Niger Delta, ne les prennent en otage. Dufrais se trouve au coeur d'une guérilla financée par le trafic de drogue. Et se demande pourquoi tout le monde cherche à ce point à mettre la main sur Naïs...

On retrouve dans Les fantômes du Delta, qui s'inspire de faits et d'événements historiques véridiques, la violence de La onzième plaie. L'art de camper des personnages incarnés, de faire avancer une intrigue à rebondissements parfaitement maîtrisée.

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