Un jeune romancier français et un ténor de la littérature américaine : le choix des libraires témoigne cette année de l’éclectisme de la production de la rentrée littéraire. Les 363 libraires qui ont répondu au Palmarès des libraires Livres Hebdo/I+C ont élu Charlotte de David Foenkinos, 40 ans le mois prochain, en tête de leurs romans français préférés de la rentrée littéraire 2014, ainsi que Et rien d’autre de l’Américain James Salter, 89 ans, pour les romans étrangers.
Depuis La délicatesse, David Foenkinos réussit la gageure à chaque nouveau livre de convaincre à la fois la critique - il est cité comme leur romancier préféré par la majorité des journalistes littéraires que Livres Hebdo a interrogés le 16 septembre -, par les libraires et, au final, par les lecteurs.
Sans avoir l’air d’y toucher, à l’image de ses livres fins et sensibles, maniant plus volontiers l’humour que le pathos, David Foenkinos construit une œuvre très personnelle et, chose tout à fait rare aujourd’hui, parfaitement intergénérationnelle. Cette année, il parvient à entraîner ses lecteurs dans des contrées plus graves avec le personnage de Charlotte Salomon, peintre à l’œuvre originale et étonnamment moderne, morte à 26 ans à Auschwitz.
James Salter, lui, a déjà une œuvre magistrale derrière lui, avec des livres comme American Express ou Un bonheur parfait. Avec Et rien d’autre, il revient sur l’histoire contemporaine des Etats-Unis à travers la vie d’un homme, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui.
C’est bien la richesse de la production française, où s’équilibrent poids lourds et découvertes, que saluent cette année les libraires qui ont participé à ce palmarès, certains allant même jusqu’à estimer qu’ils se trouvent devant "une des plus belles rentrées depuis longtemps".
Leur soif de lecture est à la hauteur de leurs espoirs. A l’unisson, ils misent sur la qualité de la production pour réenchanter leur quotidien. En partageant la certitude de James Salter : "Il arrive un moment où vous savez que tout n’est qu’un rêve, que seules les choses qu’a su préserver l’écriture ont des chances d’être vraies."
