La reprise de Sélection du Reader’s Digest par le groupe Sape, son actionnaire espagnol, a été validée mercredi 5 mars par le tribunal de commerce de Créteil. La branche française du Reader’s digest, célèbre groupe américain d’édition et de vente par correspondance, avait annoncé le 18 décembre le placement en redressement judiciaire de la publication, présente en France depuis 1947.

Quelque 28 emplois seront préservés sur les 126 contrats de travail actuels du Club international du livre France (CIL France), exploitant la marque Sélection du Reader’s Digest en France, a précisé le tribunal dans sa décision.

“Leader espagnol du marketing direct, Sape se réjouit de cette décision qui va permettre le développement des activités de Sélection sur des bases saines et solides”, a commenté le président du groupe Sape, Ignacio Reiris, dans un communiqué.

Inquiétude chez les salariés

Parmi les trois offres de reprise déposées devant la justice, celle de Sape n’avait cependant pas les faveurs des salariés de la branche française du Reader’s Digest.

“On n'est pas surpris. Tout ça a été orchestré depuis le départ pour garder la marque et les listes clients et se débarrasser des salariés à bon compte”, a déploré Jocelyne Moukouri, une salariée de l'entreprise. “Nous nous inquiétons pour les personnels qui restent et pour la société car nous craignons une délocalisation à court terme”, a ajouté Mme Moukouri.

Une nouvelle formule pour le magazine

A la suite de cette décision judiciaire, le président de Sape a promis dans son communiqué un premier investissement de deux millions d’euros dès le mois de mars “pour permettre à Sélection de relancer la production de ses collections, de livres, de disques et de vidéo”.
Le vépéciste a indiqué en outre vouloir lancer en mai une nouvelle formule du célèbre magazine avec notamment une maquette totalement rénovée et des campagnes de recrutement d’abonnés.