Mercredi 11 mars, la librairie Le Monte-en-l’air (Paris, 20e) célébrait la fin de la résidence de l’auteure Laure Limongi dans ses murs. La soirée, festive, fut l’occasion de revenir sur ce compagnonnage, fruit d’un dispositif original créé en 2007 par la Région Ile-de-France. Le programme permet en effet d’associer un auteur à un lieu pendant une durée de quatre à dix mois. L’objectif est double : aider à la création littéraire en allouant une bourse de 2 000 euros mensuels à l’écrivain et favoriser l’action culturelle en attribuant une aide spécifique à la structure accueillante. L’auteur s’engage également à contribuer au programme d’animations.

Au Monte-en-l’air, la résidence de Laure Limongi, élaborée autour du thème des langues et de l’hospitalité, a donné naissance à une dizaine de rencontres et à un ouvrage qui réunit le travail de l’auteure et celui de la graphiste Fanette Mellier. Edité par la librairie, Ensuite j’ai rêvé de papayes et de bananes parle donc des langues, de robots et du rapport entre intelligence et pouvoir. Convaincue par le dispositif, Aurélie Garreau, qui codirige Le Monte-en-l’air, s’apprête à renouveler, pour la troisième fois, l’expérience. "Concrètement, cela permet d’avoir quelqu’un à qui on délègue une partie de la programmation et qui nous amène à la fois une autre clientèle et des auteurs que l’on n’aurait jamais fait venir, témoigne la libraire. C’est aussi un très bon moyen d’aider des écrivains dans leur travail." Un aspect précieux pour ses confrères, qui sont de plus en plus nombreux à abriter une résidence. Deux seulement au départ, ils étaient sept en 2014 à tenter l’aventure.

Aisé à mettre en place à Paris, où résident bon nombre d’écrivains, la formule se propage tout de même en région comme à Arcachon où La Librairie générale entame sa deuxième saison de résidence en partenariat avec un hôtel local et une maison d’édition bordelaise. A Tours, un dispositif élaboré par le centre régional du livre Ciclic donne à Laurent Evrard, de la librairie Le Livre, une occasion "de réinventer son métier" en accompagnant, durant quatre mois, le philosophe Florent Perrier. Cécile Charonnat