Marie Laforêt, est décédée samedi à Genolier (Suisse) à l'âge de 80 ans. Elle a joué dans 35 films: Plein Soleil, avec Alain Delon, d'après le roman de Patricia Highsmith, qui la révéla, Le rouge et le noir, d'après le roman de Stendhal, Leviathan (Grand Prix de la critique Festival de Venise), Marie-Chantal contre le docteur Kha de Claude Chabrol, Flic ou voyou et Joyeuses Pâques de Georges Lautner, Le Pactole de Jean-Pierre Mocky, Tangos, l'exil de Gardel (Grand Prix Spéçial du Jury au Festival de Venise) de Fernando Ezequiel Solanas, et Fucking Fernand de Gérard Mordillat, où son personnage formidable de tenancière de maison close lui vaut sa seule nomination aux César ou encore Tykho Moon de Enki Bilal.
Comédienne, elle brilla aussi au théâtre avec Le Partage de midi de Paul Claudel, L'Écorce bleue de Marguerite Yourcenar, Le Vietnam de Marguerite Duras, et surtout Master Class de Terrence McNally, où elle a incarné Maria Callas, ce qui lui valu deux nominations au Molière de la meilleure comédienne.
Animatrice pendant un été sur RTL, galeriste et commisaire priseur à Genève dans les années 1980, où elle s'était installée en 1977, Marie Laforêt, "la fille aux yeux d'or", surnom hérité du film éponyme de Jean-Gabriel Albicocco (adapté du roman de Balzac, Lion d'argent au Festival de Venise), a surtout été une chanteuse très populaire, y compris hors de France. Elle a vendu plus de 35 millions d'albums. En 1963, elle sort son premier 45 tours "Les vendanges de l'amour", énorme succès, avant d'enchaîner les tubes: "Ivan, Boris et moi", "Il a neigé sur Yesterday", "Viens sur la montagne", "Marie douceur, Marie colère", "Que calor la vida", "Tant qu'il y aura des chevaux". Pionnière dans la World Music, puisant son inspiration dans les folklores américain et européen, remplissant les plus belles salles d'Europe, elle décide de mettre un terme à sa carrière musicale en 1977 pour échapper à la surmédiatisation.
Laforêt en livres
Maïténa Doumenach, son vrai nom, naît le 5 octobre 1939, voulait se consacrer à l'écriture. En 1981, elle écrit Contes et légendes de ma vie privée (Stock), recueil de nouvelles autobiographiques, suivi 20 ans plus tard d'un livre de cuisine Mes petites magies : livre de recettes pratiques pour devenir jeune (Michel lafon, réédité chez Marabout en 2003), Panier de crabes : les vrais maîtres du monde (Michel Lafon, 2002), où elle raconte le monde de la finance qu'elle a côtoyé durant près de 15 ans, un monde très fermé, un univers violent et immoral où l'on élimine les gêneurs. Tous ces livres sont actuellement épuisés.
On retrouve sa voix dans Flirtissimo : les heures coquines de la radio, publié par Radio-France en 2016, soit l'émission de radio animée par José Arthur entre 1969 et 1970. Le CD comprend une sélection des trois entretiens avec Juliette Gréco, Bernadette Lafont et Marie Laforêt.
Par ailleurs, disponibles sur le marché de l'occasion, quatre biographies sur l'artiste ont été publiées: Marie Laforêt de Pierre Fageolle et Egon Kragel (DLM, 1994), Marie Laforêt, la femme aux cent visages d'Alain Wodrascka (L'étoile du sud, 1999) et du même auteur, Marie Laforêt: portrait d'une star libre (Carpentier, 2009) et Marie Laforêt: long courrier vers l'aurore (Mustang, 2014).