Après avoir lancé sa première série, Édouard et Lucie, il rencontre Pierre Makyo en 1981 et imagine avec lui la saga en quatre volumes Balade au bout du monde (Glénat), qui vaut aux auteurs de remporter le Grand prix de la ville de Paris. Il s’est installé par la suite en Bretagne, à Perros-Guirec, où il a fondé en 1994 le festival de BD de la ville avec les dessinateurs Régis Loisel et Jean-Charles Kraehn. Laurent Vicomte fut prix du public de la cinquième édition et réalisa l'affiche de la sixième.
Rythme lent, talent fou
Après quelques années de pause, l'artiste s’est lancé dans l’écriture et le dessin de Sasmira, dont le premier tome, L’appel, est sorti en 1997 aux Humanoïdes associés avant d’être réédité en 2008 chez Glénat. L’album a été couronné dans plusieurs festivals de bande dessinée, notamment à Bulles en fureur à Rennes (grand prix) et au Festival international d'Angoulême (prix oecuménique). Le deuxième tome, qu’il réalise en collaboration avec Claude Pelet, a été publié en 2011, soit quinze ans après le premier. L'épopée de sa réalisation a fait l'objet d'un documentaire, Entretemps du réalisateur Avril Tembouret, qui a nécessité huit ans de tournage. Les tomes 3 et 4, illustrés par Anaïs Bernabé, ont été édités respectivement en 2016 et 2018 chez Glénat.
"Laurent Vicomte a toujours fait preuve d’une exigence folle et les œuvres qu’il a signées de son trait raffiné lui ont permis d’être considéré comme l'un des auteurs majeurs de la bande dessinée contemporaine", a tenu à souligner l'éditeur dans son communiqué. "Grand et talentueux auteur de Balade au Bout du Monde à Sasmira, [Laurent Vicomte] a indubitablement marqué à jamais le monde de la BD par son sublime et délicat graphisme" ont, pour leur part, estimé les organisateurs du Festival de BD de Perros-Guirec dans un message posté sur Facebook.