L'avenir de Borders reste en suspens

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L'avenir de Borders reste en suspens

Borders, dont on annonce le dépôt de bilan depuis quelques jours, cherche un accord pour recevoir une ligne de crédit de 450 millions de dollars.

Par Laure Guilbault
avec lg Créé le 15.04.2015 à 21h00

La chaîne américaine de librairies n'a pas déposé son bilan mardi à la clôture de la bourse de New York, un scénario qui avait été envisagé par les médias américains. “Nous ne savons pas s'ils vont déposer le bilan, ni quand ils le feront si c'est le cas” explique Mike Shatzkin, fondateur d'Idea Logical et consultant auprès des éditeurs à Livres Hebdo. Matt Fassler, analyste à Goldman Sachs qui suit Barnes & Noble et les grands distributeurs “ne commente pas sur les spéculations”.

Borders cherche un accord pour recevoir une ligne de crédit de 450 millions de dollars, lui permettant de poursuivre ses opérations durant la phase de redressement, a rapporté Reuters Loan Pricing mardi. Le dépôt de bilan est imminent, avant la fin du mois, selon Reuters, citant des sources proches du dossier. Borders n'a pas répondu à notre appel.

Le titre de Borders a cessé de dégringoler mardi à 26 cents mardi soir, après une chute lundi de 16,67% à 21 cents.

Le dépôt de bilan permettrait au libraire, durement concurrencé par le développement de l'édition numérique et du commerce en ligne, de se mettre sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, avec l'espoir de pouvoir poursuivre ses activités le temps de se réorganiser.

L'entreprise, qui emploie 19 500 personnes aux Etats-Unis, se prépare à annoncer la fermeture du tiers (200 à 250) de ses 674 magasins. “Nous ne connaissons pas leurs projets si ce n'est qu'ils vont se débarrasser de leurs magasins les moins rentables et se réorganiser avec le tiers de leurs magasins”, dit Mike Shatzkin.

Selon les analystes, les concurrents traditionnels de Borders, Barnes & Noble ainsi que les géants du numérique Amazon et Apple pourraient avoir une plus grande part du gâteau. Marianne Wolk, analyste du Susquehanna Financial Group, explique à Livres Hebdo qu'“Amazon devrait en bénéficier à mesure que la demande de livres continue à basculer vers le numérique”.

Oren Teicher, président de l'American Booksellers Association (ABA), note : “Bien que Borders ne soit pas membre de l'ABA, nous sommes toujours attristés par la fermeture d'une librairie. L'industrie, que ce soient les libraires indépendants, éditeurs ou lecteurs, ne bénéficient en rien de la disparition d'une librairie. N'en déplaise aux Cassandre, l'ABA reste optimiste quant à l'avenir du modèle indépendant. De plus en plus de consommateurs apprécient l'ancrage local de nos membres.”

15.04 2015

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