Ces Rencontres, désormais bien installées dans le programme des éditeurs comme des producteurs, confirment leur attrait. Dorénavant produites essentiellement avec les aides de la Sofia et du CNL, elles confirment le poids important de l’adaptation dans l’économie du secteur de l’édition comme dans celle du cinéma, même si le CNC (Centre national du Cinéma et de l’image animée) en est toujours absent.
Fort de ce succès, la Scelf lance plusieurs opérations dans les deux prochains mois. « Cette diversification doit mettre en lumière le marché de l’adaptation » nous explique Nathalie Piaskowski, directrice générale de l’organisme. Ainsi la Scelf sera présente au Festival des scénaristes, à Valence (2-6 avril). Trois auteurs, dont deux issus de la bande dessinée, parrainés par un scénariste et un producteur audiovisuel, exploreront les possibilités d’adaptation à partir de leur ouvrage. A Quai du Polar, à Lyon (4-6 avril), un nouveau partenariat a été mis en place : quatre conférences seront organisées autour de l’adaptation télévisée comme cinématographique.
Tapis rouge sur la croisette
Enfin, comme nous vous l’annoncions en février, la Scelf sera présente au Festival de Cannes cette année. Le mardi 20 mai au matin, dans la salle des Ambassadeurs, au cœur du Palais des Festivals, Shoot the Book ! célèbrera sa première édition. Le site internet French Book Into Films sera renommé Shoot the Book pour l’occasion. Un catalogue en anglais édité par le Bief sera distribué dans la mallette des 11 000 festivaliers. Avec un format proche de Books at Berlinale, l’événement se divisera en deux parties : une présentation des 10 ou 12 livres sélectionnés (parmi les 26 candidatures retenues) sous forme de pitch avant un cocktail où les rendez-vous se créeront de façon informelle.
« Ce concept a vocation à se répandre dans tous les festivals qui comptent » affirme Nathalie Paskowski. Pour elle, il n’y a pas de concurrence entre les Rencontres Scelf du Salon du Livre de Paris et Shoot the Book à Cannes. « Ce sont deux événements différents, poursuit-elle, deux formats distincts : les Rencontres s’adressent essentiellement aux producteurs français tandis qu’à Cannes nous visons les producteurs internationaux ». Mais elle ajoute : « Les Rencontres doivent garder leur unicité. Mais cela n’empêche pas les déclinaisons. »
Être là où les producteurs sont. Pour la directrice de la Scelf, il ne faut pas seulement générer des intérêts et des synergies dans les événements qui peuvent réunir les deux professions. Il s’agit aussi que le producteur ait le réflexe de penser aux livres pour un projet audiovisuel.
Selon l’étude réalisée par la Scelf, qui couvre la période 2006-2014, un cinquième des films qui sortent en salles sont des adaptations (et en France, cette proportion peut atteindre un tiers des films distribués). Le chiffre est constant sur huit années. Soit 957 adaptations sur 8 ans, hors théâtre et comédies musicales. Avec l’arrivée de nouveaux producteurs et de nouveaux supports (la télévision connectée, le web…), le livre a un formidable potentiel pour être à l'origine de projets audiovisuels.