"La vente de livres, qui représente 94,9% des revenus nets des éditeurs, a diminué de 1,7% à 2 517 millions d'euros et le nombre d'exemplaires vendus a baissé de 1,2% à 422 millions d'unités" poursuit le bilan réalisé par Gabriel Zafrani, chargé de mission pour l'économie du livre. Elle est partiellement compensée par les cessions de droits, en hausse de 5,5%. Les droits réglés aux auteurs augmentent de 2,7%, à 438 millions d'euros, et représentent 16,5% du chiffre d'affaires net, souligne le SNE.
Multiples causes
Le repli s'explique par de multiples facteurs: morosité du marché scolaire dans l'attente d'une réforme au collège et au primaire, difficulté de certains points de vente, progression de l'occasion, effet de comparaison négatif dans certains segments font partie des hypothèses avancées.
La littérature recule de "7,2% en valeur et 4,5% en volume malgré de beaux succès littéraires et un prix Nobel français" tandis que "l'édition scolaire affiche une baisse de 5,3% en valeur mais une hausse de 3,4% en volume". En revanche, la jeunesse est en forte croissance, à + 4,3% en valeur et + 0,6% en volume, "notamment portée par les fictions adaptées à l'écran et la vente de licences".
Nouveautés en baisse, poche en vedette
Le nombre de nouveautés baisse de 6,5%, de même que le nombre d'exemplaires produits (-3.3%, à 553,2 millions de volumes) et le tirage moyen global (-6,1%, à 5 628 exemplaires), "signe d'une gestion plus rigoureuse des flux": les éditeurs ont multiplié les réimpressions (+12 %).
"Avec un chiffre d'affaires stable à 342 millions d'euros (-0,3%) et 103 millions d'exemplaires écoulées (+0,5%), le poids du livre de poche a encore augmenté en 2014 pour atteindre 13,6% des ventes et 24,5% des volumes" note le bilan. La littérature représente 61,8% des ventes du poche.
Le numérique, toujours marginal
Le numérique, "tous supports et catégories éditoriales confondus, a généré un chiffre d'affaires de 161,4 millions d'euros, en progression de 53,3%", soit "6,4% du chiffre d'affaires des ventes de livres des éditeurs". Le marché professionnel (juridique, science et technique) en représente 64% (58% en 2013). "Dans l'édition professionnelle, les ventes numériques et les services associés représentent plus de 50% du CA pour certains éditeurs" souligne le rapport. La part des ventes grand public, bien plus médiatisée est aussi plus modeste, à 2,9% des ventes de livres, contre 2,3% en 2013.
Concernant l'année en cours, "le premier semestre de l'année 2015 est encourageant si l'on considère les résultats des panélistes et l'activité des distributeurs" mentionne le rapport.