Le collectif souhaite mettre en place un espace de dialogue à travers un ensemble de bonnes pratiques afin d'établir une relation de confiance entre les auteurs invités dans les manifestations culturelles et leurs organisateurs. Sans être "un contrat" ou un "cadre contraignant", la charte se veut être un "cadre éthique". Elle souhaite protéger tous les auteurs de bande dessinée en s'adressant à tous les interlocuteurs, qui sont amenés à être en contact avec les auteurs, comme l'Etat, les éditeurs ou encore les gestionnaires de festivals.
Une rémunération plus juste
Le collectif AAA met l'accent sur la diversité. Il appelle à une une égalité de genre, que ce soit dans les jurys ou les invités, avec "à minima, à proportion de la représentation dans la profession — c’est-à-dire en 2021, à 30 %." Pour ce qui est de la rémunération, le collectif préconise l’application des tarifs de la « Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse » et invite à la prise en charge complète des frais engagés pour participer aux évènements, notamment lors d'ateliers, conférences, débats mais aussi pour les expositions et séances de dédicaces.
Un label est aussi créé pour mentionner les événements qui appliqueront cette charte.
Cette charte intervient dans un climat de tensions dans le monde de la BD. En janvier dernier, le collectif Autrices Auteurs en Action a appelé au boycott du festival d'Angoulême dans une tribune signée par près de 600 auteurs et dessinateurs de bandes dessinées. "Nous, autrices et auteurs signataires de cet appel, appliquerons le boycott total du versant public du Festival d’Angoulême, en juin prochain, si aucun acte réel et concret n’est posé d’ici là, à l’endroit de notre statut professionnel, de notre représentation et d’un juste rééquilibrage de la chaîne du livre dont l’État et votre gouvernement ne peuvent rester les simples observateurs" expliquent les auteurs. En 2020, 1400 auteurs avaient signé une tribune annonçant un boycott des événements à venir. Plus d'une centaine d'auteurs avaient manifesté pendant lors du Festival.
Les organisateurs du Festival international de bande dessinée ont répondu à l'appel au boycott de la manifestation lancé par le collectif "AAA". Ils font part de leur sentiment "d'injustice" et ont "plutôt le sentiment d'être exemplaire".
La charte est disponible à l'adresse suivante et en document joint.