Turquie

Le Conseil permanent des écrivains interpelle François Hollande

Agnès Desarthe. - Photo Dante Desarthe

Le Conseil permanent des écrivains interpelle François Hollande

Dans un courrier adressé au Président de la République et à la ministre de la Culture et de la Communication, le CPE demande la libération immédiate de Asli Erdogan et Necmiye Alpay, emprisonnées dans le cadre des purges en Turquie.

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Par Vincy Thomas
Créé le 17.11.2016 à 18h14

Depuis la recommandation des procureurs turcs pour condamner à l'emprisonnement à vie l'écrivaine Asli Erdogan il y a une semaine, les réactions se multiplient. Après le Syndicat national de l'édition qui appelait les différentes institutions publiques françaises et européennes à faire respecter les Droits de l'Homme et la liberté d'expression, c'est au tour du Conseil permanent des écrivains (CPE) d'interpeller le Président de la République, François Hollande, et la ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, dans un courrier daté du 16 novembre 2016.

"Pour avoir écrit en faveur des Kurdes, Asli Erdogan, romancière turque, et Necmiye Alpay, auteure et traductrice turque, ont été arrêtées le 19 août 2016, à la suite d'une rafle visant les collaborateurs du quotidien Ozgür Gundem", écrit le CPE, qui précise qu' "elles sont depuis incarcérées dans la prison pour femmes de Bakirköy à Istanbul."

Demande de libération immédiate

"Les mots ont du pouvoir, mais ils ont besoin de vous pour se changer en actes", rappelle la présidente du CPE Agnès Desarthe. "Nous demandons la libération immédiate d'Asli Erdogan et de Necmiye Alpay", est-il écrit, et d'ajouter: "Puissent nos mots, ceux des auteurs réunis au sein du Conseil permanent des écrivains, mais également ceux des nombreux pétitionnaires et individus indignés par le sort fait aux journalistes, dessinateurs, pamphlétaires emprisonnés injustement à travers le monde, être entendus et respectés." 

La ministre Audrey Azoulay, en marge de son entretien avec Livres Hebdo publié dans notre magazine le 18 novembre, a qualifié cette situation d'"intolérable". "La procédure judiciaire est en cours mais la perpétuité demandée par le procureur est très inquiétante", nous a-t-elle expliqué. "La Turquie doit respecter ses engagements au titre de la Convention européenne des droits de l'homme en matière de droit à un procès équitable et de respect de la liberté d'expression", a rappelé la ministre.

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