"Je suis inquiète pour elle, écrit Cécile Oumhani. Active militante des droits de l’homme, journaliste engagée, elle n’a jamais ménagé ses efforts ni hésité à prendre de risques pour s’exprimer, défendre ses idées. Je me souviens d’elle, il y a presque deux ans, lorsqu’elle a pris fait et cause pour la ville de Kobané, encerclée par les troupes de Daesh, organisant une marche et un rassemblement d’écrivains à la frontière turco-syrienne. Il y a seulement quelques mois, elle écrivait un texte terrible dans lequel elle dénonçait les exactions contre les Kurdes dans l’est de son pays".
Arrêtée pour ses idées et ses écrits, Asli Erdogan est, d'après le site Mediapart, "une personne dont l'intelligence est perçue nécessairement comme une provocation".
20 autres journalistes du Ozgur Gundem auraient également été arrêtés, d'après le Pen International. Le journal d'opposition est connu pour ses positions pro-Kurdes et a été fermé par décret en même temps qu'une centaine d'autres médias et maisons d'édition.
"Agée d'une quarantaine d'années, Asli Erdogan vit à Istanbul où elle intervient dans le champ politique, notamment pour défendre les droits de l'homme. Physicienne de formation, elle a travaillé au Centre européen de recherches nucléaires de Genève, elle se consacre désormais à l'écriture", peut-on lire dans sa biographie sur le site de son éditeur français, Actes Sud. L'éditeur a traduit La ville dont la cape est rouge en 2003, Le mandarin miraculeux en 2006, Les oiseaux de bois en 2009 et Le bâtiment de pierre en 2013.