Humensis, c’est le nom de la holding qui va coiffer Belin et les Presses universitaires de France (Puf), fusionnés au sein de cette filiale de Scor, le groupe de réassurance qui contrôlait déjà les deux éditeurs aux côtés d’actionnaires minoritaires (notamment Madrigall, via Flammarion). Présentée avant l’été aux représentants du personnel, qui ont approuvé le projet, la configuration du nouvel ensemble a été annoncée en début de semaine aux salariés, et devrait être officialisée lors d’une conférence de presse dans les prochains jours.
La nouvelle entité ne publiera pas sous son nom propre, mais servira de structure pour organiser les moyens et les ressources nécessaires au développement de Belin et des Puf. Ce sera aussi le cadre d’une "architecture ouverte" selon la présentation qu’en fait François de Varenne (1), responsable de cet investissement chez Scor, susceptible d’accueillir de nouvelles marques, par création ou acquisition, rentrant dans ce projet de constitution d’un groupe dédié à l’édition de sciences humaines au sens large.
Sous la responsabilité de Sylvie Marcé (DG) et de Frédéric Mériot (DG délégué), celui-ci sera organisé en trois pôles : "Savoirs de référence", construit en grande partie sur la production des Puf, avec ses revues ; "Education", autour du scolaire, du parascolaire et de l’enseignement supérieur, au cœur de Belin aujourd’hui ; "Culture et connaissances", à destination du grand public, rassemblant ce que publient Belin et ses marques Le Pommier et Pour la science, ainsi que "Que sais-je ?", l’emblématique collection des Puf.
La nouvelle entité démarre bien : les Puf (9,5 millions d’euros de CA en 2015) poursuivent leur redressement (+ 5 % au premier semestre 2016), avec des coûts maîtrisés. Dans la fusion, l’éditeur est valorisé à 3,7 millions d’euros, signe de l’amélioration de sa situation, contre 2,2 millions d’euros lors de sa prise de contrôle par Scor.
Porté par une belle réussite dans le renouvellement massif des manuels scolaires, qui devrait lui valoir des ventes d’environ 15 millions d’euros sur ce seul segment, Belin a plus que doublé son activité à la fin de l’été. Son chiffre d’affaires devrait approcher les 30 millions cette année, contre 19,5 l’an dernier. Dans la fusion, l’éditeur est valorisé à 19,8 millions d’euros, au niveau de son prix d’achat, compte tenu de synergies fiscales avec le groupe Scor, qui a déjà retiré 4,2 millions d’euros de la vente des locaux de sa filiale. Hervé Hugueny
(1) Voir LH 1093 du 19.8.2016, p. 34-35.