Les milliers de livres numériques mis en vente chaque jour sur le portail Kindle Store d'Amazon à destination de la liseuse électronique vendue par l'entreprise de Jeff Bezos sont victimes depuis plusieurs mois d'un système de piratage sournois, assure l'agence Reuters.

Des ouvrages sont entièrement copiés, dotés d'une nouvelle couverture et référencés au sein du Kindle Store sous un autre titre et avec le nom d'un auteur différent. La plupart sont créés sous la forme de contenu Private Label Rights (PLR). Les spammeurs font également circuler un programme appelé Autopilot Kindle Cash, un tutoriel enseignant aux aspirants pirates l'art et la manière de publier jusqu'à 20 livres par jour.

Avec cette technique de recopiage, il devient facile de référencer un livre sur Amazon sans pour autant écrire un seul mot. La combine consiste à prendre le texte d'une oeuvre tombée dans le domaine public pour lui apposer une nouvelle couverture et de la publier en ciblant une catégorie spécifique d'acheteurs.

Le site Wikipedia a aussi été mis à contribution involontairement, et des encyclopédies reprenant des centaines d'articles du site participatif gratuit ont vu le jour. La généralisation de ce phénomène de spam risque de rendre l'ensemble du processus de l'auto-édition sur Kindle incontrôlable. La boutique en ligne est maintenant étranglée par des contenus de qualité médiocre ou douteuse, sur le même espace que celui utilisé par Amazon pour ses titres traditionnels.

Les spammeurs proposent leurs ouvrages à 99 cents l'unité, soit le tarif minimum. Leur activité en hausse constante augmente les chances des lecteurs de se retrouver avec un de leurs livres plutôt qu'un de ceux produits par Amazon, qui se retrouve pour l'instant à court de solutions. Les opérations de recherche de titres s'en trouvent d'ores et déjà sensiblement ralenties, les utilisateurs devant s'y reprendre plusieurs fois avant de trouver exactement ce qu'ils désirent.