édito par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Et si on organisait un « bookfighting » l’année prochaine à la Foire de Francfort ? Selon l’artiste Yves Duranthon, qui l’organise au festival Gamerz à Aix-en-Provence, cette performance au cours de laquelle deux adversaires sur un ring se jettent des livres à la figure a le mérite de rendre la culture « plus combative ».

Photo PHOTO O. DION

Libération, qui relatait l’événement cette semaine, nous apprend que la nature des armes est imposée - des poches de 300 pages - mais que les combattants peuvent choisir leurs titres, par exemple La liste de mes envies de Grégoire Delacourt contre Serment d’automne de Françoise Bourdin. Pour déstabiliser l’adversaire, ils peuvent en lire des passages à haute voix, interrompant de ce fait immédiatement le combat en cours. De quoi redonner du panache à la lecture et au bon vieux livre papier.

Le recul de la lecture était cette année à Francfort l’inquiétude la plus partagée. Pour les Français, l’article de Jean-Pierre Stroobants paru dans Le Monde du 4 octobre a servi de détonateur. Qu’un pays de grands lecteurs comme les Pays-Bas ait battu le record européen de la baisse des ventes de livres au cours du premier semestre 2013 (- 21 % par rapport à l’année 2012, déjà très mauvaise) a démoralisé tout le monde. D’autant que d’autres indicateurs montrent que, en trente ans, le temps que les Néerlandais consacrent chaque semaine à la lecture a diminué de 44 %.

Accusé de concurrence déloyale et d’emprise monopolistique, Amazon était l’autre sujet de conversation dans les allées de la Foire. Cette année, le ton était particulièrement offensif contre le mastodonte dont le pouvoir grandissant finit par inquiéter tout le secteur de livre. La France, grâce à l’adoption par les députés français du projet de loi sur le non-cumul de la gratuité des frais de port et des 5 % de discount autorisés par la loi Lang, était citée en exemple par les éditeurs de très nombreux pays, en particulier d’Allemagne.

Heureusement, Markus Dohle était là pour diffuser un peu d’optimisme. Interrogé par Livres Hebdo et ses homologues internationaux, le patron de Penguin Random House a exposé toute sa confiance dans le marché du livre, papier ou numérique. En piste pour un « bookfighting » à Francfort 2014 ? Avec Jeff Bezos comme… partenaire ?

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