La Commission enquête depuis deux ans sur les avantages fiscaux que le Luxembourg a accordés à Amazon, les assimilant à une aide d'Etat qui fausse la concurrence entre le site de vente en ligne et les autres commerçants intervenant dans les mêmes secteurs mais ne bénéficiant pas des mêmes avantages.
Flux financiers complexes
Le groupe américain a organisé un système complexe de flux financiers entre ses filiales européennes, qui lui valent de multiples procédures. Au Luxembourg, la holding européenne qui contrôle l'ensemble de ces filiales a accumulé 2,27 milliards d'euros de bénéfices, sans verser aucun impôt.
L'an dernier, les filiales intermédiaires luxembourgeoises ont toutefois versé bien plus d'impôts sur les sociétés (IS) que les années précédentes. Sous la pression de ces enquêtes, le groupe aurait modifié son organisation fiscale, en acquittant aussi des impôts dans certains des pays où il est implanté (Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni), au lieu de faire remonter ses profits vers la holding luxembourgeoise.
En France, le groupe a transformé ses filiales nationales en succursales d'Amazon EU Sarl, sa principale société opérationnelle implantée au Luxembourg. Rien n'indique qu'il acquitte maintenant un IS correspondant à ses éventuels bénéfices en France. Il fait toujours l'objet d'un redressement de 196 millions d'euros d'impôts réclamés par l'administration fiscale, qu'il se dit déterminé à contester par tous les moyens. Dans ses rapports annuels, il se montre moins catégorique concernant son opposition à l'enquête de la Commission européenne.