Disparition

Le monde du livre salue la mémoire de Jean-Guy Boin, ancien directeur du Bief

Jean-Guy Boin en 2011, alors en poste en tant que directeur du Bief. - Photo Olivier Dion

Le monde du livre salue la mémoire de Jean-Guy Boin, ancien directeur du Bief

Depuis sa disparition vendredi 13 septembre, Jean-Guy Boin, ancien directeur du Bief et ancien chef du Bureau du livre au ministère de la Culture, fait l’objet de plusieurs hommages de la part des acteurs du monde du livre. Ces derniers louent un « connaisseur formidable de l’édition »  et un fervent défenseur de l'édition française et de la librairie indépendante. 

 

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Par Élodie Carreira
Créé le 17.09.2024 à 17h45

Figure emblématique de l’interprofession du livre, Jean-Guy Boin est décédé vendredi 13 septembre, à l’âge de 73 ans des suites d’un cancer. Spécialiste de l’économie du livre, il avait dédié l’ensemble de sa carrière au milieu de l’édition et à la défense de la librairie indépendante, devenant tour à tour directeur financier de La Découverte, chef du bureau du livre et de la lecture au sein du ministère de la Culture, artisan, avec d’autres, de l’Adelc ou encore directeur général du Bureau international de l’édition française (Bief).

Sa disparition encore récente a vivement marqué les esprits de ceux qui ont pu travailler à ses côtés, ou qui sont devenus des amis. Tous ont bénéficié de ses enseignements et saluent, aujourd’hui, les qualités d’un homme ayant grandement soutenu l’édition française.

« C’était un militant de la cause de la librairie, un serviteur de l’État »

« C’est une disparition difficile à vivre, un vrai choc », confie son ancien collègue au département de l’économie du livre du ministère de la Culture, Jean-Sébastien Dupuit. Sous l’égide de Jacques Toubon, alors ministre de la rue de Valois, les deux hommes ont notamment fait appliquer la loi Lang, « développé les rencontres professionnelles au Salon du livre de Paris », « doublé les aides accordées aux librairies » et « réglé les questions de la photocopie », qui se sont soldées par la loi du 3 janvier 1995 sur la gestion collective du droit de reprographie.

« Nous avions une entente complète, poursuit M. Dupuit, nos points de vue sur l’économie du livre et sur ce que devait être le rôle de l’État pour le secteur convergeaient totalement. Jean-Guy avait d’importantes capacités pédagogiques, qu’il a mises au service des professionnels de l’édition comme de nos troupes. C’était un militant de la cause de la librairie, un passionné très rigoureux dans l’analyse des dossiers, un serviteur de l’État ».

« Les maisons d’édition lui doivent beaucoup »

C’est également à ce titre que Jean-Guy Boin se rendait aux foires internationales, à travers lesquelles il a largement œuvré au rayonnement international de l’édition française. « C’est à lui que l’on doit la présence massive des éditeurs français à Francfort, par exemple », cite Vincent Monadé, ancien président du Centre national du livre (CNL) qui l’avait rencontré pour la première fois au milieu des années 1990, à la librairie de Paris.

« C’était un très très grand professionnel, sans doute un des meilleurs connaisseurs de l’économie du livre et de la librairie. Il a développé les foires à l’étranger, l’exportation du livre français, l’achat et les ventes de droits. Les maisons d’édition lui doivent beaucoup. Il était exceptionnel », ajoute-t-il, mentionnant également leur travail conjoint pour « renforcer les capacités de l’Adelc », notamment via le plan de soutien financier du CNL aux librairies.

De son côté, Gilles Cohen-Solal, co-fondateur des éditions Héloïse d’Ormesson et ami proche de Jean-Guy Boin - qu’il revoyait ponctuellement à Francfort et à Jérusalem -, le définit comme un « connaisseur formidable de l’édition » et qualifie leurs relations d’ « extrêmement chaleureuses et sympathiques ».

« Un homme engagé sur tous les grands enjeux du livre et de l’édition »

Enfin, dans un communiqué de presse commun, Antoine Gallimard, président du Bief et Vincent Montagne, président du Syndicat national de l’édition (SNE), ont tous deux tenu, au nom de leurs équipes respectives, à saluer la mémoire de ce fervent défenseur du livre. « Il a toujours œuvré en faveur de l’action collective au service de l’édition et de la chaîne du livre », rappellent-ils.

« Sa connaissance irremplaçable des marchés mondiaux du livre lui avait permis de tisser des liens étroits avec des centaines d’acteurs en France et à l’étranger », a détaillé Antoine Gallimard, alors que Vincent Montagne a salué « son action constamment guidée par la recherche de l’intérêt général », avant de garder en mémoire « un homme engagé, avec conviction et générosité sur tous les grands enjeux du livre de l’édition ».

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