Le numérique représente 20 à 25% de l'activité de certains grands éditeurs américains

Brian Murray, PDG de HarperCollins ©DR

Le numérique représente 20 à 25% de l'activité de certains grands éditeurs américains

La vente des livres disponibles en version numérique représente au minimum 20% de leur version papier aux Etats-Unis pour HarperCollins, Bloomsbury, Perseus et près de la moitié pour O'Reilly.

Par Hervé Hugueny
avec hh, à francfort Créé le 15.04.2015 à 21h00

La part de marché du livre numérique doit s'apprécier à périmètre comparable et non pour l'ensemble des ventes de livres, ont souligné les intervenants d'une conférence animée par Tom Turvey, directeur des partenariats stratégiques de Google pour les contenus imprimés, le 6 octobre à la Foire de Francfort.

“La vente de livres numériques représente maintenant 8 à 10% de notre activité, mais si nous sortons du périmètre de la comparaison les livres qui ne sont pas disponibles en version numérique, nous arrivons à près de 20%”, a expliqué Brian Murray, PDG de HarperCollins.

Sur 25 000 références disponibles au total, HarperCollins en propose 10 000 aussi sous forme d'ebooks.

Pour Evan Schnittman, directeur général de Bloomsbury, “c'est au minimum 20 à 25%”, et pour Andrew Savikas, vice-président d'O'Reilly Media c'est déjà près de 50%, dont près des deux tiers hors des Etats-Unis (O'Reilly est un des premiers éditeurs spécialisés en informatique).

Les prix étant plus bas dans le numérique, la part de ventes en volume est encore plus importante.

Interrogés sur un possible effet d'éviction du papier par le numérique, certains éditeurs ont estimé qu'il est encore trop tôt pour appréhender ce phénomène.

Brian Murray a fait notamment remarquer que si le dynamisme est indéniablement du côté numérique, le marché global du livre imprimé était stable ou au pire en très léger déclin aux Etats-Unis.

Un acheteur du Kindle est perdu pour le papier”

Evan Schnittman est en revanche persuadé d'un réel effet de substitution, “un acheteur du Kindle est perdu pour le papier”.

David Steinberger, PDG de Perseus, juge prudent de pas extrapoler un comportement général et futur à partir des utilisateurs actuels, d'un profil encore particulier, plutôt technophiles et grands lecteurs.

Les participants à cette table ronde ont prudemment éludé la question des marges, meilleure ou moindre que celle du papier, soulignant que c'est encore un marché caractérisé par de fortes pressions sur les prix, alors que certaines conversions de livres numériques peuvent exiger des investissements importants.

Brian Murray a défendu le taux de 25% du prix net pour les droits d'auteur, le bon niveau pour l'état actuel de l'économie du livre numérique.

Et il faut mettre ce taux en rapport avec l'ensemble des droits versés : les ventes de certains livres ne couvrant pas le montant des avances, le taux moyen est en réalité supérieur, a pour sa part souligné Evan Schnittman.

La question des droits

Adossé à la langue anglaise qui devient progressivement la langue commune de la Terre entière, ces éditeurs sont aussi très préoccupés de la question des droits pour le moment négociés sur une base territoriale, avec des agents de plus en plus attentifs à cette question.

O'Reilly est serein sur le sujet : “Nous avons les droits mondiaux pour 99% de notre catalogue”, s'est félicité Andrew Savikas.

“Ces droits ne se discuteront plus sur une base géographique et territoriale, mais sur une base linguistique”, anticipe Evan Schnittman.

La question intéresse Google, dont le projet de librairie numérique annoncé, et retardé maintenant sans échéance précise, est devenu une source de questions amusées et ironiques aux représentants du moteur de recherche.

“ J'y réponds tout de suite, a devancé Tom Turvey, Google Editions sortira prochainement”, invitant l'auditoire à se rendre sur le stand de Google pour obtenir toutes les informations souhaitées.

Sur place, le journaliste ayant pris cette proposition au mot n'était qu'à demi bienvenu : “Nous sommes désolés, mais la présentation des fonctions de Google Editions est réservée à nos éditeurs partenaires”, a répondu un des membres du staff présent, après avis du service de presse.



15.04 2015

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