Il avait aussi traduit avec Joël Roman Hannah Arendt de Elisabeth Young-Bruehl (Calmann-Lévy, 1999), biographie de la philosophe théoricienne du totalitarisme.
A travers ses recherches et ses publications, Etienne Tassin exprimait sa méfiance vis-à-vis du consensus et prônait une vie exposée au péril et aux risques, notamment une vie politique exposée et fragile, afin de ne pas sombrer dans la servitude.
Ce passeur, qui ne concevait pas la philosophie politique sans l'associer à l'engagement politique, s'était impliqué dans des actions à Calais, en Haïti (Haïti: de la dictature à la démocratie, Mémoire d'encrier, 2015) ou en Amérique du sud. Ce cosmopolitisme et cette vision d'un monde en mutation lui avaient inspiré un autre essai, Un monde commun: pour une cosmo-politique des conflits (Seuil, 2003).
En 2012, chez Bayard, il avait publié Le maléfice de la vie à plusieurs: la politique est-elle vouée à l'échec? où il examine la finalité de la gouvernance et considère qu'elle se réduit souvent à une gestion de la situation plus qu'à une transformation de la société. Il interroge le fonctionnement de la démocratie contemporaine à travers des figures grecques comme Oreste, pour appréhender la question de la justice, Œdipe pour celle du maléfice, Antigone pour la dissidence ou Achille pour le courage.
Il collaborait régulièrement à la revue Tumultes.