Justice

Le procès d’Erri de Luca renvoyé au 21 septembre

Erri de Luca - Photo C. He?lie Gallimard

Le procès d’Erri de Luca renvoyé au 21 septembre

L’écrivain italien comparaissait une nouvelle fois, mercredi 20 mai, devant un tribunal de Turin pour “incitation au sabotage” de la ligne ferroviaire Lyon-Turin. Il encourt jusqu’à cinq ans de prison.

Par Marine Durand
avec AFP Créé le 20.05.2015 à 19h43

Mercredi 20 mai, Erri de Luca comparaissait à nouveau devant le tribunal de Turin pour “incitation au sabotage” de la ligne de train à grande vitesse Lyon-Turin. Au terme de cette troisième audience de l’écrivain italien, le procès a été renvoyé au 21 septembre, date à laquelle le procureur prendra ses réquisitions et les avocats plaideront, indique l’AFP. L’écrivain encourt de un à cinq ans de prison.

Sur le banc des accusés, notamment à cause d’une interview donnée en 2013 au Huffington post italien, dans laquelle il affirmait son soutien au mouvement NO TAV et appelait à “saboter” le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin traversant le val de Suse, Erri de Luca, qui fête ce mercredi ses 65 ans, pouvait compter sur de nombreux soutiens, parmi lesquels l’auteur Fabio Geda ou le chanteur italien Gianmaria Testa.

La petite salle 44 du palais de justice était d’ailleurs trop petite pour contenir les nombreux journalistes présents et la  centaine de partisans de l’écrivain, portant badges et sacs siglés “#iostoconErri” (“Je suis avec Erri”) et qui l’ont longuement applaudi.

“Les lois du gouvernement ont failli”

Interrogé pendant environ une demi-heure, selon site du quotidien italien La Repubblica, Erri de Luca a rappelé que le terme “sabotage” n’impliquait pas nécessairement l’emploi de la violence. “Si vous regardez dans le dictionnaire de la langue italienne, ‘sabotage’ a plusieurs significations : causer des dommages significatifs, certes, mais également empêcher, gêner, faire obstacle”, a-t-il souligné, avant de préciser que le sabotage était “l’unique alternative parce que les lois du gouvernement avaient failli”.

Selon cet écologiste depuis toujours, longtemps militant d’extrême gauche, la ligne entre Lyon et Turin subit “depuis plus de vingt ans” des “obstacles, des retards”, en partie dus à l’opposition de la communauté du val de Suse, cette petite vallée alpine dont les habitants souhaitent préserver leur cadre de vie.

Au cours de son audience, Erri de Luca n’a pas manqué de ponctuer ses réponses de références littéraires ou historiques : “Je n’associe pas le chantier au Palais d’hiver qui a été pris par la force”, a ajouté le Napolitain, en référence à la révolution d’Octobre, “mais plutôt à Jéricho, assiégée par un chœur de voix qui crient et qui finiront par faire écrouler ses murs”.

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