Une centaine de personnalités françaises, issues des milieux de la culture et de la politique, et parmi lesquelles l'ex-ministre Aurélie Filippetti ou le metteur en scène Jean-Michel Ribes, ont lancé ce dimanche 1
er mars un comité de soutien à l'écrivain italien Erri De Luca, poursuivi pour incitation au sabotage de la ligne ferroviaire Lyon-Turin.
“En défenseurs de la liberté d'expression, nous n'acceptons pas qu'un écrivain soit poursuivi pour ses mots”, indiquent les signataires de cet appel, publié dans le quotidien
Libération en date du lundi 2 mars. “
Alors que la France vient de se mobiliser pour défendre la liberté d'expression, comment pourrait-elle laisser un écrivain risquer la prison pour ses déclarations publiques ?”, ajoute le comité de soutien, qui lance aussi
un site internet.
Erri De Luca, 64 ans, est jugé devant le tribunal de Turin depuis fin janvier pour une phrase prononcée à l'encontre du projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin. Il est accusé d'avoir incité au sabotage du chantier, dans un entretien avec plusieurs médias italiens en 2013.
Dans
La parole contraire (Gallimard), il défend sa liberté d'expression et se bat contre la société franco-italienne LTF, qui construit la ligne TGV Lyon-Turin et qui est à l'origine de la plainte. L'auteur de
Montedidio (Gallimard), prix femina étranger en 2002, écologiste depuis toujours et depuis longtemps militant d'extrême gauche, risque entre un et cinq ans de prison.
Parmi les signataires de cet appel au soutien figurent les éditeurs Antoine Gallimard et Paul Otchakovsky-Laurens, les écrivains Marie Desplechin, Annie Ernaux, Jean-Bernard Pouy, Fred Vargas et Geneviève Brisac, l'acteur Philippe Caubère, les metteurs en scène Jean-Michel Ribes, Stanislas Nordey et Frédéric Bélier Garcia, les humoristes Christophe Alévêque et François Morel, les anciennes ministres du Logement Cécile Duflot et de la Culture Aurélie Filippetti ou le directeur de France Culture Olivier Poivre d'Arvor.