Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Photo PHOTO OLIVIER DION

Longtemps tumultueuses, les relations du livre et de l’audiovisuel tendent peut-être vers un nouvel équilibre dans lequel chacun devrait trouver avantage. Au-delà de la très symbolique arrivée de Christine Angot au côté de Yann Moix sur le plateau d’"On n’est pas couché", on assiste, surtout à la radio, à un développement sous des formes multiples de l’offre avec des émissions et des chroniques culturelles dont le livre devrait pouvoir tirer profit. Cette ouverture s’accompagne d’une diversification des champs éditoriaux. Avec la littérature, et plus encore les essais et certains livres pratiques, dans lesquels de nombreux animateurs puisent toujours plus de sujets et d’inspiration, la bande dessinée et le polar se fraient quelques places dans les grilles de programmes. C’est le volet rose de la rentrée médiatique 2017.

Reste le gris, qui tient d’abord dans la difficulté à imaginer des programmes dont le livre et les auteurs ne seraient plus seulement des éléments, voire des faire-valoir, mais le cœur. A la télévision, "La grande librairie" de François Busnel reste la seule émission à la fois exclusivement dédiée au livre et diffusée en prime time. Le petit écran continue d’aborder la littérature avec des pincettes, contribuant à perpétuer l’idée dépassée d’un élitisme du livre.

Dans le même temps, des secteurs importants sont encore très peu ou même pas du tout mis en lumière dans l’audiovisuel. Aussi créatif qu’il soit, le livre pour la jeunesse, pourtant au centre de tous les enjeux du développement de la lecture, ne suscite que deux petites pastilles radiophoniques dédiées. Quant au livre d’art, il est quasiment totalement absent des ondes. C’est dire la marge de progression qui subsiste et l’espace ouvert pour de nouveaux projets.

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