Violences sexuelles

"Le secteur de l’édition n’est pas épargné" dénonce Samantha Bailly

Samantha Bailly, présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. - Photo J. SEQUEVAL

"Le secteur de l’édition n’est pas épargné" dénonce Samantha Bailly

Une semaine après son tweet sur l'affaire Matzneff, la vice-présidente de la Ligue des auteurs professionnels s'est exprimée sur France Info sur l'impunité du monde de l'édition concernant les violences sexuelles faites aux femmes.  
 

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Par Alexiane Guchereau
Créé le 21.01.2020 à 19h40

La vice-présidente de la Charte et de la Ligue des auteurs professionnels dénonce sur France Info le climat d’impunité qui règne dans le monde de l’édition lorsqu'il s'agit des violences sexuelles une semaine après une série de tweets très commentée. Le 13 janvier, elle a partagé sur le réseau social le mélange "d’espoir et de tristesse" ressenti lorsqu’elle lisait les réactions autour de l’affaire Matzneff qui a éclaté fin décembre.
 
L'auteure de Nos âmes jumelles (Rageot, 2015) révèle à l'antenne avoir elle-même été témoin d'une scène d’abus "dont elle se souviendra toute sa vie". "J'avais 24 ans et lors d’un événement littéraire, j'ai entendu un éditeur dire à une autrice qu’un contrat d'édition se négociait et se signait dans sa chambre d'hôtel" précise-t-elle.

Des raisons "évidentes"
 
Selon Samantha Bailly, "l'impunité semble particulièrement saillante dans les milieux créatifs" pour des raisons "évidentes". Dans ses tweets comme dans l'interview, la romancière fait le lien entre le statut précaire des auteurs et le "graal du livre publié". Derrière les "fantasmes" véhiculés par l'univers littéraire, la présidente de la Ligue des auteurs professionnels rappelle que 41% des auteurs professionnels vivent avec moins que le SMIC et que 50% des autrices de BD vivent sous le seuil de pauvreté.
 
"L'auteur, en tant que personne, n’est pas protégé juridiquement, contrairement à son œuvre (...) et ce vide juridique peut dissuader une auteure d’aller en justice" justifie l’ex-présidente de la Charte qui souhaite à l’avenir que "l'édition connaisse une véritable libération de la parole". Elle souhaite la création d’un statut professionnel qui permettrait enfin aux écrivains d'être mieux protégés socialement. 

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