[THREAD] Je suis les réactions autour de #Matzneff avec un mélange d’espoir et de tristesse. Depuis des années existent des canaux de discussions entre autrices du milieu de l’édition victimes de harcèlement sexuel, moral, et autres prédation de la part de certains grands noms----
— Samantha Bailly (@Samanthabailly) January 13, 2020
L'auteure de Nos âmes jumelles (Rageot, 2015) révèle à l'antenne avoir elle-même été témoin d'une scène d’abus "dont elle se souviendra toute sa vie". "J'avais 24 ans et lors d’un événement littéraire, j'ai entendu un éditeur dire à une autrice qu’un contrat d'édition se négociait et se signait dans sa chambre d'hôtel" précise-t-elle.
Des raisons "évidentes"
Selon Samantha Bailly, "l'impunité semble particulièrement saillante dans les milieux créatifs" pour des raisons "évidentes". Dans ses tweets comme dans l'interview, la romancière fait le lien entre le statut précaire des auteurs et le "graal du livre publié". Derrière les "fantasmes" véhiculés par l'univers littéraire, la présidente de la Ligue des auteurs professionnels rappelle que 41% des auteurs professionnels vivent avec moins que le SMIC et que 50% des autrices de BD vivent sous le seuil de pauvreté.
"L'auteur, en tant que personne, n’est pas protégé juridiquement, contrairement à son œuvre (...) et ce vide juridique peut dissuader une auteure d’aller en justice" justifie l’ex-présidente de la Charte qui souhaite à l’avenir que "l'édition connaisse une véritable libération de la parole". Elle souhaite la création d’un statut professionnel qui permettrait enfin aux écrivains d'être mieux protégés socialement.